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Vers un grand plébiscite du « Oui » pour célébrer les 55 ans de Bongo ?

A deux jours du référendum constitutionnel prévu samedi 16 novembre 2024, la campagne bat son plein au Gabon : à Lambaréné comme à Libreville, les pancartes +oui+ dominent l’espace public, tandis que les opposants à la nouvelle loi fondamentale élaborée par le gouvernement de transition I J’ai du mal à me faire entendre.

Je voterai oui parce qu’il faut avancer. Cette Constitution donne des instructions aux générations futures pour que nous puissions avancer », affirme fièrement Bernard Mambenda, retraité, à l’ombre d’un arrêt de bus à Lambaréné, à 4 heures de route de la capitale. Ce référendum constitue une étape fondamentale vers le retour à un gouvernement civil promis par les militaires après le coup d’État de fin août 2023.

Oligui Nguema le 17 août 2024 à Libreville.

Le nouvel homme fort du pays, le général Brice Oligui Nguema, a promis de revenir au pouvoir au terme d’une période de transition de deux ans, mais ne cache pas son intention de remporter les élections présidentielles prévues en août 2025. Les premières affiches appellent à voter + Yes+ a été affiché partout au lendemain du premier anniversaire du coup d’État, caractérisé par la mise en avant des actions du nouveau pouvoir et de son leader. Depuis le lancement officiel de la campagne il y a huit jours, de nombreuses personnes ont porté des tee-shirts et des casquettes avec la mention « Votons oui pour l’avenir du Gabon », distribués en masse par les partisans du +Oui+.

« Le +Oui+ est partout dans la ville. Mais nous aimerions avoir plus de détails, pourquoi +Oui+ ? Certains pourraient avoir envie de voter « non » sans le savoir », déplore Neil Amédée Ngonga, DJ de 25 ans originaire d’Ambarene. «Beaucoup de gens sont moins informés sur ce qu’est un référendum. Ils auraient dû venir nous l’expliquer de manière simple», ajoute ceux qui hésitent à voter samedi 16 novembre 2024, faute d’informations sur les enjeux des 173 articles du texte publié il y a moins d’un mois. . il y a un mois.

– Un leader fort –

La nouvelle loi fondamentale, fruit des contributions recueillies lors du Dialogue national d’avril 2024, instaure, entre autres, un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel à fort pouvoir exécutif, sans Premier ministre et avec le impossibilité d’une transmission dynastique du pouvoir. Son deuxième article fixe l’arrivée au pouvoir de la junte dirigée par le général Oligui Nguema au 30 août 2023, avec la mise en place d’une « Fête de la Libération » pour célébrer la chute de la dynastie Bongo après 55 ans de pouvoir.

L’article 170 exempte de poursuites et de condamnations « les personnes impliquées dans les événements survenus du 29 août 2023 jusqu’à l’investiture du Président de transition » le 4 septembre 2023. Plusieurs dispositions ne pourront faire l’objet d’aucune révision ultérieure. Parmi ceux-ci : la limite de deux mandats présidentiels consécutifs, le mode d’élection au suffrage universel direct ou encore le mariage réservé à deux individus de sexe opposé.

« C’est la première fois que notre génération vit un événement comme le référendum », s’enthousiasme Laeticia Carmella Diweckou, une fonctionnaire de 40 ans, trop jeune pour voter au seul référendum constitutionnel de l’histoire du Gabon depuis son indépendance en 1995. « Ces articles ont été proposés par nous, c’est la première fois dans notre Constitution qu’on demande aux Gabonais de choisir ce qu’ils veulent pour leur avenir, moi non. Je ne comprends pas les raisons du « non », insiste-t-elle, « Votons oui », elle a sa casquette vissée sur la tête, celle qui fait activement campagne à Lambaréné.

Samedi, Kévin Angoué, étudiant en biotechnologie de 22 ans, votera +Non+, notamment pour empêcher ses enfants de “faire le service militaire”, qui deviendra obligatoire si le texte est adopté. A Libreville, quelques petites affiches de la plateforme « Ensemble pour le Gabon » d’Alain Claude Bilie-By-Nze, dernier chef du gouvernement sous Ali Bongo, nous invitent à dire «Non à la légalisation du coup d’État dans la Constitution, non au mandat de sept ans et non à un président-roi du Gabon‘.

Environ 860 000 électeurs sont invités à se rendre dans les 2 800 bureaux de vote que compte le pays. Un budget de 27 milliards FCFA (plus de 41 millions d’euros) est prévu pour l’organisation de la consultation. Les autorités assurent avoir adopté toutes les mesures pour “assurer une transparence maximale” lors du vote. notamment en invitant des observateurs internationaux.

Pour encourager la participation, le gouvernement a accordé deux jours de congé à la population avant le vote et a autorisé les électeurs inscrits à changer de bureau de vote pour prévenir d’éventuels risques liés aux transports et au climat, en pleine saison des pluies.

Serment de C. Oligui Nguema.

© Afriquinfos & Agence -Presse

 
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