Au coup de sifflet final, 0-0 : malgré un bref incident dans les tribunes, le match de football entre la France et Israël s’est déroulé dans le calme, jeudi 14 novembre au Stade de France. Un dispositif de sécurité exceptionnel a été mis en place suite aux violences de la semaine dernière en marge d’un match du Maccabi Tel-Aviv à Amsterdam. Les supporters ont quitté le stade de Saint-Denis sans incident peu avant 23 heures, selon les journalistes de l’Agence France-Presse.
Au cours de la première mi-temps, il y a eu un bref mouvement de foule dans une tribune supérieure, conduisant à l’intervention des stadiers pour empêcher les supporters israéliens de se mélanger aux supporters français. Sur les images filmées dans les tribunes, on voit des spectateurs échanger des coups, dont l’un porte un drapeau israélien sur les épaules. Interrogée par l’AFP, la préfecture de police n’a souhaité divulguer aucune information.
Dans la tribune sud, certains supporters ont sorti des drapeaux palestiniens, applaudis par d’autres, avant que la sécurité n’intervienne pour les retirer, a constaté un journaliste de l’AFP présent dans le stade. Seuls les drapeaux français et israélien étaient autorisés ; Les banderoles palestiniennes ainsi que les messages politiques ont été interdits.
A la sortie du stade, Jad Charaf, 19 ans, étudiant en droit à Nanterre, montre son t-shirt blanc sur lequel est écrit « Palestine libre », « Liban libre » et «Monde libre». « Ils ont interdit le drapeau palestinien, mais pas les T-shirtsdit-il. On dit qu’il n’y a pas de place pour la politique dans le sport, mais le sport a toujours été politique. J’ai essayé de manifester ainsi mon mécontentement et de donner notre avis. Je suis contre toute perte de civils. Le fait que nos politiciens ne fassent rien face à ce qui se passe à Gaza et au Liban me brise le cœur. »
Un système de sécurité exceptionnel
Les enjeux sportifs de cette rencontre en banlieue parisienne qui comptait pour la Société des Nations ont été largement éclipsés par le contexte géopolitique.
Emmanuel Macron, présent à la réunion, a assuré son homologue israélien Isaac Herzog et le Premier ministre Benjamin Netanyahu « La mobilisation de la France » pour un « Bonne performance du match ».
L’entraîneur israélien Ran Ben Shimon a remercié les autorités françaises d’avoir assuré la sécurité de son équipe. « Nous tenons à remercier le personnel de sécurité de nous avoir protégés. Merci à la sécurité française et aux autorités qui ont organisé ce match d’une manière extraordinaire et fantastique.”a déclaré l’entraîneur en conférence de presse à la fin du match, ce qui a permis à ses joueurs d’obtenir leur premier point dans cette compétition.
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Garantir le match est devenu un enjeu majeur alors que l’Europe est confrontée à une montée des actes racistes et antisémites suite aux attentats du 7 octobre 2023 en Israël et au début de la guerre à Gaza.
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Au total, 4 000 policiers et gendarmes avaient été déployés autour et, rarement, du stade Saint-Denis, ainsi que dans les transports en commun et dans tout Paris. Outre la police, environ 1 600 agents de sécurité ont été mobilisés au Stade de France et le raid a assuré la sécurité de l’équipe israélienne.
Record du plus petit nombre de spectateurs pour un match des Bleus au Stade de France
L’enceinte de Saint-Denis (80 000 places) semblait un peu vide puisque seuls 16 611 spectateurs étaient présents, soit le nombre le plus bas de l’histoire pour un match de l’équipe de France au Stade de France.
Les premières rangées de sièges ont été recouvertes d’une bâche pour empêcher toute intrusion et des grilles ont été installées au-dessus des panneaux publicitaires sur tout le terrain.
Les craintes de dérives se sont renforcées après les graves incidents qui ont suivi le match de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, dans la nuit du 7 au 8 novembre à Amsterdam. Les partisans israéliens ont ensuite été pourchassés et battus dans les rues de la capitale néerlandaise, attaques qui ont fait vingt à trente blessés et suscité l’indignation dans de nombreuses capitales occidentales. Avant le match, les supporters du Maccabi ont scandé des chants anti-arabes et ont brûlé un drapeau palestinien sur la place centrale du Dam.
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Les autorités françaises ont catégoriquement exclu d’abandonner le match, ou de le transférer comme l’a fait la Belgique en septembre. Israël, de son côté, a exhorté dimanche ses supporters à éviter de se rendre au Stade de France. Et jeudi soir, le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar a demandé aux autorités françaises de vérifier « la sécurité des supporters israéliens ».
Emmenées par une association de défense de la communauté juive, plus de 600 personnes se sont rendues au stade à bord d’une dizaine de bus loués et placées sous sécurité policière maximale.
Les autorités avaient prévu de sécuriser les lieux de culte et les communautés juives de Paris et de sa proche banlieue, selon une note de la préfecture de police (PP) consultée par l’AFP. Le PP a également demandé à la police d’accroître sa vigilance dans les lieux où «partisans [de la sélection israélienne] il serait probable qu’il déménagerait”.
A Saint-Denis, sur la place du Front Populaire, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi soir pour dénoncer le match.
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