Par
Simon Lenormand
Publié le
14 novembre 2024 à 18h30
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Cette décision ramènera-t-elle les usagers dans la rue ? Un peu moins d’un an après l’annonce d’une forte hausse des prix de l’eau par le Union des eaux du Roumois et du plateau du Neubourg (SERPN), qui avait déclenché un mouvement de protestation dans l’Eure, a annoncé le SERPN une nouvelle augmentation des prix de l’eau dans les 81 communes qui le composent. Une délibération adoptée lors de son assemblée générale du jeudi 14 novembre 2024, à Sainte-Colombe-la-Commanderie (Eure).
Pour les 35 150 abonnés concernés, du 1est Janvier 2025, la ressource passera ainsi d’un tarif unique de 1,90 euros HT par mètre cube consomméà un rythme progressif. « Un peu comme les impôts, chacun aura sa part. L’idée est d’inciter les gens à faire attention à leur consommation d’eau », explique Jean Serreau, directeur général et financier du SERPN.
Au total, cinq tranches ont été définies en fonction de la consommation annuelle, avec un tarif proposé de 2 euros HT par m3 pour la gamme de 0 à 30 m3, dans la limite d’un tarif de 2,50 euros HT par m3pour la section la plus élevée, au-dessus de 200 m3 annuelles.
Concrètement, taxes et frais compris, le prix moyen payé par l’usager passera de 3,04 euros par m3 que 3,47 euros, soit une augmentation de 15%. Selon le syndicat, l’impact sur la facture annuelle de l’utilisateur sera en moyenne 51,95 euros par ansoit 4,33 euros par mois.
Peu de subventions
Cette hausse du prix de l’eau devrait notamment permettre au SERPN d’investir dans la construction de stations d’épuration, alors que la consommation de l’eau du robinet est découragée pour les personnes vulnérables depuis près d’un an. dans de nombreuses communes de la région. En cause : une teneur trop élevée en nitrates et la présence de métabolites de pesticides. « Notre responsabilité est d’amener eau potable pour les gens », a insisté Julie Leboulenger, la directrice technique du SERPN.
“En dehors de l’agence de l’eau, toutes nos demandes de subventions ont été refusées”, a déclaré Dominique Medaerts, président du syndicat de l’eau. On pourrait faire la sourde oreille et attendre la fin du mandat pour laisser ce dossier aux prochains délégués. Ce n’est pas ma façon de faire les choses. Inaction et manque d’anticipationn’ont jamais été des sources d’économie. »
Moins d’investissement signifie plus de fuites et plus de frais.
Dominique Medaerts, président du SERPN
En effet, dès l’année prochaine, les redevances perçues par l’Agence de l’Eau Seine-Normandie augmenteront entre 5,7 et 9,7 centimes par m3 par abonné. UN les redevances « performance » apparaîtront égalementcalculé en fonction des performances du réseau. C’est-à-dire qu’il variera en fonction de la quantité de fuites constatées dans les canalisations. «Moins d’investissement, cela signifie plus de fuites et plus de charges, mais pas plus de moyens pour le SERPN», résume Dominique Medaerts.
Le président du SERPN a rappelé l’importance du réseau à entretenir, long de 1 500 km, dont 48 km de canalisations PVC, qui présenterait un risque sanitaire et serait à remplacer en priorité, en raison de la présence de chlorure de vinyle monomère (VCM).
Travailler au ralenti en 2024
Seuls 3,49 km ont été rénovés en 2024, contre 10,33 km en 2023, faute de budget suffisant. Le renouvellement des compteurs, censé permettre de mieux lutter contre les fuites sur le réseau, s’est également fait « lentement » selon la direction du SERPN. A peine 2 500 compteurs installés, contre presque le double l’année précédente.
« Le prix moyen dans l’Eure était de 2,44 euros le 1est Janvier 2024 et nous, on s’apprête à voter 3,47 euros. Je crois qu’il y a une forme de décrochage, a alerté Arnaud Cheux, délégué de la commune du Neubourg. Lors de la création du SERPN, l’objectif était d’optimiser le prix de l’eau en mutualisant les ressources. »
Des intercommunalités en embuscade ?
Celui qui est également premier adjoint à la mairie du Neubourg et vice-président des finances de la communauté de communes a annoncé un groupe de travail sur la production d’eaulancée par les collectivités intercommunales du Pays du Neubourg et du Roumois Seine. Ils pourraient décider de prendre en charge la responsabilité de la gestion de l’eau.
« Les habitants du Roumois Seine n’ont peut-être pas besoin de financer la construction de l’usine Tremblay-Omonville et, pour le Neubourg, il est peut-être plus simple de s’allier avec les syndicats de la vallée, qui produisent une grande quantité d’eau à moindre prix. Nous devons nous poser les questions qui fâchent, sinon nous n’y arriverons jamais », a-t-il déclaré.
Après un vote, l’augmentation des prix a été adoptée par 44 voix pour, 11 contre et 8 abstentions.
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