« Ça matche pour l’emploi » met en relation recruteurs et demandeurs d’emploi autour des valeurs du rugby à Béziers

Qu’ils soient recruteurs ou chômeurs, ils ont laissé leurs costumes dans les vestiaires. C’est en tenue de sport, de manière anonyme, que 80 candidats à l’emploi et une dizaine de recruteurs se sont retrouvés sur le pré d’un terrain annexe du stade Raoul-Barrière ce jeudi 14 novembre. Répartis en plusieurs ateliers sportifs animés par des éducateurs de l’ASBH, c’était à travers des passes qu’ils ont appris à se connaître, sans les obstacles habituels que peut engendrer une séance de recrutement.

80 candidats, 12 recruteurs sur le terrain

Une initiative de France Travail, en partenariat avec l’ASBH, la mission locale, le PLIE (Plan local pour l’insertion et l’emploi) et l’association Face Hérault, explique Frédéric Férré, directeur de l’agence France Travail Capiscol Béziers : « Nous avons préparé 80 candidats issus des quartiers politiques de la ville et fait intervenir tous les secteurs d’activité qui recrutent à Béziers : des agences d’intérim, des hôtels de luxe, un camping, Suez, une agence immobilière… Les candidats savent qu’il y a des recruteurs, mais ils sont anonymes. . Nous brisons la barrière du CV, nous privilégions les rencontres directes. Les valeurs du sport se retrouvent dans l’entreprise, et les recruteurs savent identifier les candidats altruistes. solidaires, tenaces, qui sortent du lot. Ils évalueront également leurs compétences relationnelles et les candidats seront moins impressionnés que dans un contexte d’entretien individuel.

“Dans l’interview, la barrière sera tombée, nous aurons joué et mangé ensemble”

L’ambiance chaleureuse et détendue, propice au décloisonnement, est une aubaine pour les recruteurs, à l’image de Thibault Doléac, responsable du recrutement chez Suez : « C’est excellent, le concept est génial, personne ne sait qui est qui. On discute de sport, de performance, et je regarde le comportement, les valeurs de chacun. On regarde la cohésion, l’esprit d’équipe, est-ce qu’ils prennent les émotions de chacun, le savoir-être est très important, avant les compétences. Dans l’entretien, la barrière sera tombée, on aura joué et mangé ensemble, il y aura plus de transparence et. de sincérité, on sort des postures ».

“C’est plus facile de briser la glace sur le terrain et cela me donne plus de confiance”

Supprimer les barrières et gagner en confiance, le pari est réussi pour Enzo, demandeur d’emploi, formé aux métiers du bâtiment : « J’étais sceptique, mais au final c’est bien, j’apprécie, c’est convivial. C’est plus facile de briser la glace sur le terrain, cela facilitera le dialogue lors des entretiens et cela me donnera plus de confiance en Moi ». Opération satisfaisante également pour Joris, ouvrier reconnu handicapé après un grave accident de moto : “Pour moi, c’est encore plus compliqué de trouver du travail, mon épaule droite ne fonctionne pas bien, confie-t-il, essoufflé par l’effort, la mention du handicap peut ralentir les employeurs. Et dans ce contexte, les recruteurs me voient sous un autre angle, ils voient mon état d’esprit, ma mentalité, ma positivité, ce qui peut être un atout dans l’entreprise.

Après l’effort du matin, les participants se sont retrouvés autour d’un buffet pour une remise de prix, avant d’enfiler leurs tenues de ville, pour la séance de job-dating de l’après-midi, dans une ambiance bien plus détendue que lors d’une traditionnelle séance de recrutement.