Au Yukon, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 10 % ces dernières années, révèle le plus récent rapport du gouvernement, qui assure néanmoins être sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs de neutralité carbone en 2050.
Cette augmentation des émissions serait due à une augmentation significative de la population du territoire, qui est passée de 35 000 à 44 000 personnes entre 2020 et 2022. Le gouvernement note toutefois que les émissions par personne ont diminué de 12 %.
L’augmentation de la population rend cela plus difficile, mais cela ne change rien à notre objectif de réduire complètement nos émissions, soutient le ministre de l’Énergie, des Mines et des Ressources, John Streicker.
Les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre restent le transport avec les véhicules à essence ainsi que le chauffage des habitations et des immeubles sur l’ensemble du territoire. Le seul secteur qui connaît une baisse significative est le transport de véhicules diesel, qui est passé de 26 % à 15 % de l’ensemble des émissions.
Les données utilisées pour le rapport datent de 2020 à 2022, ce que le gouvernement explique par le temps qu’il faudra à Ottawa pour compiler et analyser ces données. Une réduction plus importante est attendue dans les années à venir, vers 2030, mais le gouvernement se dit en bonne position pour suivre son plan d’action.
Il est important de reconnaître que les données 2022 dont nous disposons datent de quelques années seulement après la soumission du plan d’action. […] et que toutes nos mesures ont une courbe d’application qui démarre lentement avant de s’accélérer, explique le directeur du département de l’énergie du ministère de l’Énergie, des Mines et des Ressources, Shane Andre.
Ces mesures, ainsi que l’augmentation de la population, ajoutent toutefois une pression supplémentaire sur le réseau électrique du Yukon. Le ministre John Streicker souligne que des discussions sont en cours avec la Colombie-Britannique pour raccorder le réseau électrique du territoire à celui de la province.
En septembre, Ottawa a également accordé une subvention de 40 millions de dollars pour étudier la faisabilité d’un tel projet de connexion.
Cela nous donne la certitude que, lorsque nous avons besoin d’électricité, nous avons accès à de l’électricité d’origine renouvelable, indique John Streicker, soulignant que cela permettrait également au territoire d’avancer dans certains projets d’énergies renouvelables.
« Nous aurons toujours besoin de diesel et de gaz naturel liquéfié, car en cas de panne, nous aurons ce système pour garantir que nous pouvons fournir de l’électricité aux Yukonnais. »
Mettez les mines de côté
En 2022, le Yukon a produit un total de 735 kilotonnes de CO2, sans compter les émissions du secteur minier.
Quand on a élaboré la stratégie, on a voulu séparer l’objectif de réduction des émissions des mines parce qu’on aurait pu avoir trois nouvelles mines, ce qui aurait empêché le territoire d’atteindre ses objectifs, explique la directrice du secrétariat aux changements climatiques, Rebecca Turpin.
A l’inverse, le territoire ne voulait pas non plus risquer de se retrouver dans une situation où il fermait toutes ses mines et où il restait les bras croisés en se disant que tout avait été accompli, précise-t-elle.
Le secteur minier évolue trop rapidement pour notre économie, déclare le ministre John Streicker. Il explique qu’en déterminant un objectif fixe d’émissions de gaz à effet de serre incluant le secteur minier, cela pourrait avoir un impact sur la réhabilitation des mines comme Faro, qui sera polluante.
En 2021, le secteur minier était responsable d’un peu plus de 128 kilotonnes de CO2. Si le territoire en prenait en compte, ce serait la troisième Source de pollution après le chauffage et les véhicules à essence.
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