Dans un contexte de normes européennes plus strictes sur les émissions de CO₂, Audi annonce une hausse des prix de ses modèles thermiques à partir de décembre prochain, afin de compenser d’éventuelles pénalités. Dans le même temps, les modèles électriques de la marque, comme la nouvelle A6 et le Q6, devraient bénéficier de remises plus attractives pour dynamiser leurs ventes.
Hausse des prix du thermique, coup de pouce pour l’électrique
Dans le sillage de Volkswagen, Audi ajuste sa politique tarifaire pour ses véhicules thermiques. La cause ? Des normes européennes CO₂ qui, à partir de 2025, imposeront un seuil drastique de 93,6 g/km d’émissions moyennes par constructeur. Cet objectif impose au constructeur allemand une politique d’ajustement de ses émissions moyennes, sinon la marque pourrait se retrouver avec des amendes colossales. Chaque gramme de CO₂ au-dessus de ce seuil coûtera 95 euros par véhicule. Pour une marque comme Audi, dont les modèles souvent puissants dépassent facilement les émissions moyennes des flottes des petits constructeurs automobiles, les montants des pénalités pourraient s’élever à des centaines de millions d’euros par an !
Afin d’anticiper cette échéance, Audi augmentera les prix de certains de ses modèles thermiques à partir du 10 décembre, indique Auto Motor und Sport. En moyenne, les prix augmenteront de 2%une augmentation qui vise à compenser en partie le coût des éventuelles pénalités et à maintenir les marges. « L’objectif est clair : équilibrer les coûts et les exigences réglementaires sans compromettre la compétitivité »précise une Source proche du constructeur. Les hausses de prix interviennent également dans un contexte financier délicat pour la marque, avec des bénéfices en forte baisse au troisième trimestre 2024.
Cette situation pousse Audi à prendre des décisions claires pour anticiper l’impact des nouvelles normes. En revanche, du côté des véhicules électriques, la stratégie semble prendre une autre tournure.
Une stratégie électrique ambitieuse : des incitations en jeu ?
Alors que les normes CO₂ nécessitent des efforts drastiques d’ici 2025, Audi se tourne de plus en plus vers les véhicules électriques pour réduire les émissions moyennes de sa flotte. Cependant, malgré l’engouement pour les véhicules électriques en Europe, le marché montre des signes d’essoufflement. Les ventes stagnent, les infrastructures de recharge se développent à un rythme encore insuffisant pour convaincre le grand public et les inquiétudes sur la durée de vie des batteries restent d’actualité. Pour y remédier, Audi pourrait bien adopter une politique de remises renforcées sur ses modèles électriques. Les récents A6 et Q6 électriques devraient voir leurs prix ajustés pour attirer une clientèle plus large et compenser la baisse de la demande. D’ailleurs, des premières remises ont déjà été observées sur certains modèles comme le Q4 et cela pourrait s’intensifier dans les mois à venir.
Pour Audi, cette orientation est doublement bénéfique : il vise non seulement à stimuler la vente de véhicules électriques, mais aussi à réduire la part des véhicules thermiques dans sa gammece qui permettra de réduire les émissions moyennes de sa flotte et de se rapprocher des seuils imposés. Les nouvelles directives européennes sur le CO₂ placent tous les fabricants dans une situation complexe. Si certaines marques, comme Audi, choisissent d’augmenter les prix pour compenser, d’autres misent sur la réduction des autonomies thermiques. En fait, les constructeurs sont poussés à accélérer leur transition vers l’électrique..
Même si le constructeur d’Ingolstadt s’est concentré sur des modèles électriques performants et bien équipés, la tâche n’est pas simple. Face à des concurrents comme Tesla, et à la montée en puissance des marques chinoises, capables de proposer des véhicules électriques compétitifs à des prix parfois plus accessibles, Audi doit trouver le bon équilibre entre image de marque, rentabilité et conformité réglementaire.
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