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révélant une forte vulnérabilité dans le contexte méditerranéen — Géoconfluences

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Un danger exceptionnellement fort

Le danger s’est manifesté avec une intensité particulièrement forte. Il est tombé autant de pluie en trois heures que lors des 21 mois précédents, dans une région touchée par une longue sécheresse. L’épisode méditerranéen, classique à cette période de l’année, a vu son intensité redoublée par le phénomène de « goutte froide » (Météo , 2024), conduisant à une tempête stationnaire dont la violence est aggravée par le changement climatique et la température encore très élevée de la Méditerranée. . Ces très fortes précipitations ont entraîné des inondations torrentielles très rapides.

Vulnérabilité accrue par les modalités de l’urbanisation

Dans une région fortement urbanisée autour de la troisième plus grande ville d’Espagne, densément peuplée, le degré d’exposition des entreprises est élevé. La plaine, en partie industrielle, reste encore agricole malgré un fort déclin de cette fonction ; la huerta valencienne, dédiée au maraîchage, est également très touchée par les inondations. La vulnérabilité de la région a été renforcée par le développement accru des plaines alluviales au cours des dernières décennies, entraîné par la croissance urbaine et démographique. Cette périurbanisation tend à concentrer les enjeux (logements, infrastructures de communication, zones d’activités) dans les zones à risque : près d’un tiers des logements concernés ont été construits dans les zones inondables depuis les années 2000, alors que depuis 2003 les zones à risque d’inondation ont été cartographiées. Par ailleurs, l’urbanisation et l’artificialisation des sols renforcent également l’aléa, en imperméabilisant les surfaces, ce qui aggrave le ruissellement, entraînant des effets aggravés lors d’événements climatiques extrêmes.

La gestion des risques en question

Malgré les avertissements préalables de l’Agence météorologique nationale (AEMET en espagnol), le président de la Communauté valencienne a minimisé la situation, à tel point que les alertes n’ont été reçues sur les téléphones portables que très tard, près de deux heures après le début de l’inondation de la Rivières Jucar et Magro. Dans les jours qui ont suivi les inondations, la gestion des catastrophes a été assurée par la Communauté autonome, l’État central. Cette dualité de gestion suscite cependant des critiques : si la région dispose des compétences nécessaires pour organiser la réponse à la crise, elle dépend des ressources de l’État, qu’elle doit solliciter. Le président valencien Mazón, membre du Parti populaire (PP), a choisi de retarder sa demande de soutien à l’État, dont le gouvernement est dirigé par le Parti socialiste, opposé au PP. L’activation de l’Unité Militaire d’Urgence (UME), dépendant du Ministère de la Défense, a été demandée par Mazón seulement après le début de la catastrophe, dans la soirée du 29 octobre, et après plusieurs propositions de la part du gouvernement. Cette unité avait déjà été critiquée par Mazón, qui la jugeait trop chère. La décision de l’État central de ne pas relever le niveau d’alerte ni de décréter un état d’urgence similaire à celui instauré lors de la crise du covid-19 est également pointée du doigt. Une telle mesure aurait permis une réponse plus rapide et une mobilisation immédiate des ressources et des militaires, contournant ainsi les lenteurs de la gestion régionale.

Carte des risques d’inondation (en marron) selon le Patricova (plan de prévention des risques d’inondation) surchargée de photographies aériennes de 1956-57 et de l’image satellite actuelle, sources : Patricova, IGN espagnol, d’après Datadista.com

Enfin, cette catastrophe pose la question d’une gestion des risques à plus long terme de manière plus résiliente, dans le contexte du changement climatique. Là où la réponse a longtemps été technique, comme avec les grands travaux hydrauliques entrepris sous la dictature de Franco, comme la dérivation du Turia qui a contribué à protéger la ville de Valence, les sociétés mettent désormais l’accent sur la prévention et la résilience. Ces dernières semaines, la Catalogne, la Navarre et la Galice ont annoncé de nouvelles mesures pour prescrire des plans de prévention obligatoires aux communes exposées.


Pour aller plus loin
A compléter avec Géoconfluences
 
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