Si on nous avait dit il y a seulement quelques années que de nouveaux acteurs allaient bouleverser l’ordre établi dans la galaxie automobile, nous ne l’aurions probablement pas cru. Cependant, avec l’avènement de la voiture électrique, certains acteurs historiques en activité depuis des décennies ont été dépassés par la « jeune jeunesse ». On pense évidemment à Tesla, qui a réussi à placer son Model Y au sommet des voitures les plus vendues au monde en 2023. Et maintenant on peut aussi prendre l’exemple de Rivian, qui aide le plus grand groupe automobile mondial, en difficulté avec ses véhicules à batterie. Ou quand une start-up fondée en 2009 et qui vend ses véhicules depuis seulement trois ans vient désormais en aide à un géant créé en 1937 et qui a vendu plus de 10 millions de véhicules en 2023.
Plus de partages que prévu
En réalité, la joint-venture créée entre les deux acteurs avait déjà été annoncée en juin dernier. Mais si le chiffre initialement évoqué était de 5 milliards de dollars, celui précisé le 12 novembre grâce à l’officialisation est finalement supérieur de 16%, égal à 5,8 milliards de dollars. Oliver Blume, PDG de Volkswagen, a justifié ce chiffre en participant au capital de la grande start-up.
La participation elle-même est évaluée à 3,5 milliards, l’investissement dans la partie développement logiciel est de 1,3 milliard et le montant du prêt au profit de Rivian est maintenu à 1 milliard.. Cet argent est évidemment bien accueilli par Rivian, dont les comptes sont dans le rouge et qui grâce à cela, comme l’a déclaré son PDG RJ Scaringe, lui permettra de lancer le petit modèle compact R2, également prévu pour l’Europe. Et Volkswagen ?
Rattraper le retard accumulé
En se rapprochant de Rivian, Volkswagen parvient à réduire son retard électrique, qui est principalement à l’origine des mauvais chiffres de ventes et des plans sociaux récemment annoncés. L’Allemand cherche à s’approprier le savoir-faire et la maîtrise de la start-up américaine, notamment dans un domaine : le logiciel. Si VW dispose d’une filiale qui s’occupe de cela, Cariad, elle a connu des retards, notamment sur le lancement de l’Audi Q6 e-tron et des cousins électriques du Porsche Macan. En mutualisant leurs ressources, Rivian et Volkswagen pourront réduire le coût et le temps de développement d’une architecture logicielle communeet mettre en œuvre les nouvelles technologies plus rapidement.
Aussi, il faut comprendre que Rivian n’a rien à voir avec Scout, la marque de véhicules électriques que Volkswagen vient de relancer. Et ce malgré une similitude esthétique presque surprenante. Et si le groupe allemand continue de développer cette nouvelle marque, il pourra toujours bénéficier du logiciel Rivian. Cela lui permettra à nouveau de se développer plus rapidement. Même si dans les faits Scout et Rivian, développés sur des plateformes différentes, seront effectivement en compétition. Pour voir les premiers effets de la joint-venture entre Rivian et Volkswagen avec le lancement du Rivian R2 il faudra attendre au moins 2026, tandis que les premières Volkswagen à en bénéficier arriveront en 2027.
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