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Avant -Israël, ces matches où la politique envahissait le terrain

La République presque entière sera présente jeudi 14 novembre pour le match de football entre la et Israël, dont les enjeux sportifs ne sont pas majeurs, mais qui ont un caractère politique. Retour sur ces moments où la politique éclipsait le sport…

Le match de football entre la France et Israël organisé demain soir au Stade de France, dans le cadre de la Ligue des Nations, prend une tournure politique. De nombreuses personnalités politiques sont annoncées, dont l’actuel président de la République et ses deux prédécesseurs ainsi que le Premier ministre, pour marquer la lutte contre l’antisémitisme. Un système de sécurité exceptionnel a également été mis en place. Paris Match revient sur quatre moments où la politique a littéralement éclipsé le sport, depuis l’an 2000.

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Israël-France, en mars 2005

Cette année-là, l’équipe de France jouait ses qualifications pour la prochaine Coupe du monde de football en Israël, et l’hymne national était interprété sous une bronca. En cause, les propos du gardien star de l’équipe de France, Fabien Barthez, à quelques jours du match à Tel-Aviv. “Quand je vois ce qui se passe là-bas, je me demande pourquoi on va jouer là-bas”, a déclaré le champion du monde. Mais c’est l’homme et le père qui parlent, pas le joueur”. Or, cette rencontre a eu lieu deux ans après la deuxième Intifada, à une époque d’apaisement relatif dans le conflit israélo-palestinien. Les propos de Barthez ont choqué la population locale qui lui a adressé un concert de sifflets à chaque fois qu’il touchait le ballon ce jour-là… Au final, match nul entre les deux équipes. La France s’est qualifiée pour la Coupe du monde, puis a échoué en finale en 2006…

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2002, Lorient-Bastia, final of the Coupe de France

L’image est restée un moment fort du deuxième septennat de Jacques Chirac. Tout juste réélu, le Président de la République quitte momentanément la tribune officielle après l’hymne national, sifflé par une partie du Stade de France, lors de la finale de la Coupe de France de football, le 11 mai 2002. « Est-ce que ça siffle ? Je pars ! » peut-on lire sur les lèvres du chef de l’Etat. Les supporters corses ont été rapidement visés même si Jacques Chirac s’est bien gardé de les désigner comme responsables, dans une intervention sur TF1 au même moment. “C’est inadmissible et inadmissible, je ne tolérerai pas d’atteinte aux valeurs de la République et à ceux qui les expriment”, tonne-t-il en direct, espérant éviter un scénario similaire à celui de France-Algérie, sept mois plus tôt.

Après une intervention, au micro, du président de la Fédération française de football Claude Simonet, à la demande de l’Elysée, le président a finalement regagné sa place sans saluer les joueurs sur le terrain avant le coup d’envoi, comme le veut la tradition. veut. Le président de l’Assemblée de Corse, José Rossi, a ensuite publiquement condamné ces sifflets, expliquant que « ce n’est pas par des manifestations excessives que l’on crédibilisera la Corse en termes d’image et de responsabilité, notamment vis-à-vis des projets insulaires visant à la récupération de l’environnement ». île. Là encore, l’affaire a fait grand bruit et provoqué une vive polémique politique. L’ancien candidat à la présidentielle et ex-ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement a vu dans ces sifflets la marque de défiance des « indépendantistes ». Sur le terrain, le match a été retardé d’une vingtaine de minutes, perturbant particulièrement les joueurs corses, qui ont finalement perdu la finale…

Une décennie plus tard, un jeune supporter bastiais présent en 2002 témoigne dans l’Equipe, relativisant l’ampleur de ces actes. « Tout a commencé lorsque le micro annonçait la présence de la fanfare de la gendarmerie nationale (qui jouait l’hymne, ndlr). […] Alors, quand on a entendu le mot gendarmerie, on s’est tous mis à siffler, raconte-t-il dans le quotidien sportif. Ils se moquaient des sifflets pour narguer, il n’y avait pas de haine.

En 2001, le terrain du Stade de France est envahi

Le 6 octobre 2001, la Marseillaise est sifflée par une partie du public avant le coup d’envoi du match France-Algérie. Le match amical a ensuite été largement dominé par l’équipe de France avant que les supporters n’envahissent la pelouse. Imaginé après la victoire des Bleus au Mondial 1998, ce match devait célébrer la réconciliation entre les deux pays et la France multiculturelle.

« Nous rêvions d’une France « Noir-Blanc-Beur », mais nous savions que ce n’était pas la réalité. Cette France marchait avec des béquilles», explique la ministre des Sports de l’époque, la communiste Marie-Georges Buffet, vingt ans plus tard, dans les colonnes de Marianne. Présente ce soir-là avec le Premier ministre Lionel Jospin et d’autres membres du gouvernement, elle a constaté l’absence d’élus de droite, dont le président Jacques Chirac. Certains proches de l’ancien chef de l’Etat ont affirmé a posteriori qu’il avait appris, grâce aux renseignements généraux, que la Marseillaise serait sifflée et a préféré ne pas se rendre au stade.

«(Ce soir-là), c’était une vraie bronca», confie Marie-Georges Buffet à Marianne, en 2021. Tout de suite, c’est l’Histoire qui remonte. C’est la colonisation, c’est le 17 octobre 1961, les Algériens se sont noyés dans la Seine, les difficultés d’intégration. Je regarde Claude Simonet, on est inquiet. Le match commence. La France mène rapidement : 1-0, 2-0, 3-0…4-1. Et à la 76ème minute, une jeune fille est entrée sur le terrain avec un drapeau algérien… » Des centaines d’autres suivront, le ministre prend le micro pour raisonner les supporters mais se fait huer, des projectiles sont même lancés depuis la tribune présidentielle, frappant et blessant. une autre ministre, Élisabeth Guigou… Match arrêté et scandale national.

L’affaire prend une tournure politique dans les jours suivants, la droite remettant en cause le gouvernement de la gauche plurielle à l’Assemblée nationale. Tout cela à quelques mois de l’élection présidentielle de 2002, où Lionel Jospin sera candidat. Le Premier ministre est resté à l’intérieur du stade au moment où les coups de sifflet ont retenti.

2023, Macron et l’humiliation dans une vision globale

Emmanuel Macron est le président des Jeux olympiques de Paris réussis. Mais il a aussi eu droit, peut-être plus encore que ses prédécesseurs, à des moments désagréables, à l’intérieur d’un stade, sifflé à plusieurs reprises. La plus notable, en tout cas celle où les huées ont été entendues par des centaines de millions d’oreilles, était juste avant le match d’ouverture de la Coupe du monde de rugby organisée en France, entre les Bleus et les Néo-Zélandais, le 8 septembre 2023. « Les valeurs de l’ovale » sont passées des vestiaires au terrain sans passer par les tribunes. Un peu groggy et visiblement marqué par cette marque de désaffection du public, Emmanuel Macron a alors repris le fil de son discours inaugural. Les Quinze de France n’ont pas été dérangés par cette bronca, remportant largement le match face aux All Blacks.

Emmanuel Macron, de son côté, a de nouveau subi une petite humiliation globale un an plus tard, lors de la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques, prouvant s’il en était encore besoin que le terrain sportif en France n’est pas « sacré », devenant parfois un lieu plus ou moins sacré. espace d’expression publique moins contrôlé.

 
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