Trois affaires judiciaires, dans lesquelles seraient impliqués des membres du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, agitent depuis plusieurs jours les cercles politiques et médiatiques en Israël.
La première affaire, partiellement divulguée par la justice la semaine dernière, concerne Eli Feldstein, ancien porte-parole de M. Netanyahu et ancien officier supérieur de l’armée, et quatre militaires, soupçonnés d’avoir volé des documents confidentiels à l’armée et de les avoir transmis à des journalistes étrangers.
Selon des éléments partiels connus, M. Feldstein aurait divulgué un document au journal allemand Imageselon lequel le Hamas n’avait pas la volonté de conclure un accord sur les otages détenus dans la bande de Gaza.
Un autre article publié dans le Chronique juiveun journal basé à Londres, qui a ensuite été supprimé, a rapporté que le Hamas avait tenté d’exfiltrer les otages de Gaza vers l’Iran en les faisant passer par l’Égypte.
Selon la justice israélienne, ces fuites auraient compromis les négociations pour la libération des otages.
Selon la chronologie établie par le Temps d’Israëlle Premier ministre israélien a déclaré, lors d’une conférence de presse internationale le 4 septembre, que le Hamas pourrait exfiltrer les otages dans le désert du Sinaï, en Égypte, et qu’ils finiraient au Yémen ou en Iran.
Benjamin Netanyahu avait alors invoqué cette raison pour justifier le maintien de l’armée israélienne à la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte.
Le 5 septembre, un article de Chronique juive a fait état d’un document interne au Hamas, retrouvé par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, qui indiquait, selon le journal, que le chef du Hamas de l’époque, Yahya Sinouar, tué à la mi-octobre, aurait prévu de partir pour l’Egypte. en compagnie de quelques otages empruntant le couloir de Philadelphie.
Cependant, selon l’armée, un document interne du Hamas retrouvé au printemps indiquait que le mouvement palestinien souhaitait prolonger la guerre au lieu de rechercher un accord pour les otages, dans le but de provoquer des divisions en Israël. L’armée pensait que ce document ressemblait à d’autres trouvés à Gaza.
Le 6 septembre, Image a publié un article également basé sur un document interne du Hamas, trouvé par l’armée israélienne dans l’ordinateur de Yahya Sinouar, qui indiquait, selon le journal, que le mouvement palestinien ne cherchait pas une fin rapide de la guerre mais qu’il donnait la priorité au maintien de ses capacités militaires et comptait sur l’épuisement des soldats israéliens.
Les critiques du gouvernement de Benjamin Netanyahu ont souligné que le contenu des articles ressemblait aux arguments avancés par le Premier ministre israélien, qui imputait au Hamas le blocage des négociations.
Yahia Sinouar, chef du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, serre la main d’un combattant masqué des Brigades Qassam du Hamas. (Photo d’archives)
Photo : Getty Images / MOHAMMED ABED
Toujours selon la chronologie de Temps d’Israëlle 8 septembre, le Premier ministre israélien aurait mentionné l’article dans Image lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement, affirmant qu’il s’appuyait sur un document officiel du Hamas. Il aurait également décrit les manifestations réclamant un accord d’otages comme Piège du Hamas
.
Benjamin Netanyahu n’est pas soupçonné d’être impliqué dans cette affaire. Selon le Temps d’Israëlle bureau du Premier ministre a pris ses distances avec le principal suspect, Eli Feldstein.
Cependant, mardi, l’avocat d’un des soldats soupçonnés d’avoir volé des documents a déclaré qu’Eli Feldstein aurait dit au soldat en question qu’il avait transmis les documents au Premier ministre et que ce dernier les détenait. j’en ai demandé plus.
Après la déclaration de l’avocat, le bureau du Premier ministre israélien a laissé entendre dans un communiqué que les suspects subissaient des pressions pour impliquer Benjamin Netanyahu.
Les médias israéliens ont rapporté que M. Feldstein avait été recruté en octobre 2023, après l’attaque du Hamas, pour assurer la liaison avec les journalistes militaires. Il aurait auparavant travaillé comme porte-parole au sein du cabinet du ministre d’extrême droite Itmar ben Gvir.
Chantage
Le deuxième cas faisant l’objet d’une enquête judiciaire concerne un officier supérieur de l’armée qui travaillait jusqu’à récemment dans le bureau du Premier ministre Netanyahu.
Selon le journal Haaretzcet officier aurait été victime de chantage
de la part de ses anciens collègues du bureau du Premier ministre israélien. Ces derniers auraient demandé à cet officier de leur remettre les procès-verbaux des réunions du cabinet de guerre des premiers jours de l’offensive dans la bande de Gaza, lui disant qu’ils détenaient des documents personnels (compromettants) lui appartenant. . Le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, aurait été informé de cette affaire depuis plusieurs mois.
Enfin, la troisième enquête concerne une potentielle manipulation des procès-verbaux des réunions du cabinet par des membres du bureau du Premier ministre israélien.
Compte tenu du caractère sensible de ces affaires, qui concernent à la fois l’armée et le gouvernement en pleine guerre, la justice israélienne n’a communiqué à leur sujet que avec parcimonie.
Campagne féroce
dit Netanyahou
En réaction à ces affaires qui font beaucoup de bruit en Israël, Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche que son bureau était la cible deune campagne féroce et ordonnée visant à saper le leadership de l’État
.
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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo d’archives)
Photo : Reuters
Il a également affirmé que le Hamas et le Hezbollah avaient reçu des documents relatifs à des réunions sensibles mais qu’aucune enquête n’avait été ouverte.
La chaîne israélienne Canal 13 a annoncé mardi que le chef de cabinet du Premier ministre Netanyahu serait prochainement interrogé.
Suite à ces révélations, le Forum des familles, qui rassemble la plupart des familles des 97 otages encore captifs à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée, a exigé que toute la lumière soit faite sur l’éventuelle fuite de documents qui auraient pu nuire , selon cette association, un accord sur la libération des otages.
Familles [d’otages] exiger une enquête sur toutes les personnes impliquées dans des soupçons de sabotage et d’atteinte à la sécurité de l’État. De telles actions en général, et particulièrement en temps de guerre, mettent en danger les otages, compromettent leurs chances de retour et les abandonnent au risque d’être tués par les terroristes du Hamas.
a déclaré l’organisation dans un communiqué.
Par ailleurs, Yair Netanyahu, le fils du Premier ministre israélien, a accusé lundi les services de sécurité du Shin Bet d’avoir tenté de renverser le gouvernement de son père et d’avoir torturé des soldats israéliens.
Le message publié sur son compte X est apparu après des révélations dans la presse sur la série d’enquêtes sur le bureau de Benyamin Netanyahou.
Avec des informations du Times of Israel, Haaretz, Al Jazeera et France 24
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