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les terribles souvenirs des 6 000 hectares de vignes détruits dans l’Aude il y a 25 ans

Au Château Grand Moulin de Lézignan, les images restent ancrées dans la mémoire de Jean-Noël Bousquet.

« Je n’oublierai jamais, cela reste ancré en moi. La première chose qui me revient, c’est la solidarité des gens venus spontanément : les parachutistes du 3e RPIMa, les Lézignanais, les Lucois bien sûr, et les gens de toute la , une centaine de personnes, dont la plupart étaient totalement inconnus, ont pris la pelle, le balai, ont pataugé dans la boue et le froid de la cave pour nettoyer cette épaisse limon accumulée. merci les ».

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Le domaine situé au bord de l’Orbieu a été complètement dévasté. “Toute ma vie, je me souviendrai des bruits de la nuit”, raconte Jean-Noël Bousquet, dont le mur de la maison avait été pulvérisé par la force de l’eau. « Une pile du pont a cédé, et le courant, en forçant, a ouvert une brèche dans le mur de ma maison. Tout d’un coup, j’ai vu deux voitures et un tracteur benne arriver à toute vitesse, il leur en a fallu juste un petit peu pour m’écraser. raconte Jean-Noël Bousquet, qui tentait à ce moment-là de boucher la brèche dans son mur. Il part de zéro et met 17 ans pour reconstruire le Château Grand Moulin à Lézignan. “Ce qui m’a fait réagir face à cet immense gâchis, c’est le sort des salariés. Ils m’ont dit : c’est foutu, on n’y retourne pas. Cela m’a donné de la force : quand on est chef d’entreprise on est redevable, je ne pouvais pas les laisser de côté, ce sont des gens extraordinaires, sur qui j’ai toujours pu compter. Ils ont accepté de retrousser leurs manches et ont travaillé comme des fous. Sans eux, je n’aurais pas pu reconstruire le domaine. Et puis, le départ est aussi venu de la fierté. Ma fierté, mon refus d’abandonner. Je ne voulais pas fomenter mes ennemis, ceux qui pensaient que j’étais fini, à genoux.»

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Aujourd’hui, il est fier de son domaine : « On n’achète pas un terrain pour le revendre, mais pour le transmettre. Mon fils a développé Grand Moulin et en a fait un bijou. 25 ans plus tard, ce qui le marque, »c’est l’aventure humaine. Cela me fait dire que contrairement à ce qu’on croit, l’homme est fondamentalement bon, malgré les soupçons, les doutes… La vie est pleine d’opportunités, il faut y croire.

 
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