Sa possible présence avait suscité la colère des associations, syndicats et partis de gauche français. Le ministre d’extrême droite israélien Bezalel Smotrich, qui devait se rendre à Paris cette semaine, ne se rendra pas en France, a indiqué mardi son porte-parole. “Aucun voyage à Paris n’était prévu”, a-t-il déclaré.
Le ministre israélien figurait pourtant mercredi sur l’affiche annonçant le gala « Israël est éternel » à Paris, un événement de soutien à Israël organisé par plusieurs personnalités d’extrême droite. Il n’est pas exclu qu’il participe virtuellement.
Bezalel Smotrich, leader du Parti national religieux, mouvement sioniste d’extrême droite, surnommé Mafdal, a été nommé ministre des Finances par Benjamin Netanyahu en décembre 2022, au sein d’une coalition gouvernementale mêlant ultra-droite et ultra-orthodoxe. Suprémaciste juif, il défend une ligne ultranationaliste et extrême du sionisme religieux.
Agé de 44 ans, Smotrich a grandi à Beit El, une colonie de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Avocat, élu membre de la Knesset en 2015, il a également été ministre des Transports et de la Sécurité routière en juin 2019. dans le cadre du quatrième gouvernement de Netanyahu.
« Fier homophobe »
Le ministre a tenu de nombreux propos intolérants tout au long de sa carrière. En 2016, il défendait sur Twitter (devenu X) la séparation dans les maternités entre les femmes arabes et les femmes juives. En 2015, il s’est déclaré « fier homophobe », s’opposant à l’égalité du mariage et qualifiant les personnes LGBT+ d’« anormales ». Il prône également un système judiciaire « conforme aux lois de la Torah ».
Fervent défenseur de la colonisation et lui-même colon, Smotrich a fait campagne notamment au sein de l’organisation Regavim, une organisation qui se définit comme « un mouvement public dédié à la protection des terres israéliennes et des ressources nationales » et qui s’oppose à la construction palestinienne en Israël et aux Cisjordanie. .
Lundi, lors d’un discours à la Knesset, le ministre, également chargé de la gestion civile en Cisjordanie, et donc des colonies, a déclaré que “la création d’un Etat palestinien (…) mettrait en danger l’existence de l’Etat palestinien”. État d’Israël ». Il a ajouté : « La seule façon d’éliminer cette menace (…) est d’appliquer la souveraineté israélienne sur les colonies de Judée et de Samarie », a-t-il déclaré, utilisant le nom que les Israéliens donnent à la Cisjordanie. Un objectif qu’il souhaite pour 2025 et pour lequel il compte sur le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, qu’il définit comme « une opportunité ».
“Il n’y a pas de Palestiniens”
En août, il a déclaré qu’il estimait que le blocage de l’aide humanitaire à la bande de Gaza était « justifié et moral jusqu’à ce que nos otages nous soient rendus », même si cela pourrait entraîner la mort de 2 millions de civils. Des propos qui ont suscité une vague de condamnations au niveau international, y compris la France qui a exprimé « sa profonde consternation ». Bezalel Smotrich a également saisi, pour la cinquième fois, des recettes fiscales destinées à l’Autorité palestinienne qu’il qualifie de « fonds terroristes ».
« Il n’y a pas de Palestiniens parce qu’il n’y a pas de peuple palestinien », avait-il également déclaré lors d’une visite privée en mars 2023, déjà organisée par « Israël est éternel ». “Après 2 000 ans d’exil, les prophéties (de la Bible) commencent à se réaliser et (…) le peuple d’Israël rentre chez lui”, a proclamé Bezalel Smotrich.
Et Bezalel Smotrich d’ajouter : « Il y a des Arabes dans le coin qui n’aiment pas ça, alors que font-ils ? Ils inventent un peuple fictif et revendiquent des droits fictifs sur la terre d’Israël. » Derrière son bureau, une carte montrant Israël, incluant les territoires occupés depuis 1967 et la Jordanie voisine.
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