L’invité –
Oui au financement uniforme. En attendant mieux
L’ancien administrateur lausannois soutient l’EFAS, une étape essentielle avant un éventuel nouveau vote en faveur d’un fonds unique.
Daniel Brélaz– Ancien conseiller national et administrateur de Lausanne
Publié aujourd’hui à 6h40
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C’est écrit dans notre programme, mon parti est pour un fonds public, avec un financement de l’assurance de base proportionnel aux revenus, donc beaucoup plus solidaire qu’aujourd’hui. Comme lui, j’espère qu’un jour on pourra y arriver. Cela faciliterait la vie de chaque citoyen de notre pays. Nous avons bien plus à faire avec notre automne que d’essayer de comparer les centaines d’offres d’assurance maladie différentes. Avec, pour les familles aux revenus moyens ou modestes, à chaque fois la peur de se tromper et d’en payer le prix.
Mais le 24 novembre, il n’y aura pas de vote sur le fonds unique ou public. Uniquement sur la réforme du « financement uniforme » (EFAS). Quand j’étais encore à Berne, je ne peux pas dire que cette proposition était un rêve pour les écologistes. Il s’agit en fait de corriger les défauts du système actuel tout en évitant d’en créer d’autres, mais non de changer radicalement les perspectives.
En fin de compte, le compromis issu des chambres fédérales après quatorze ans de travail et que tous les groupes parlementaires ont accepté fin 2023 peut encore clairement être considéré comme un pas concret dans la bonne direction. Personne ne conteste le fait que les soins ambulatoires et à domicile devront occuper une place bien plus importante à l’avenir, car ils sont tout simplement intelligents.
À l’échelle suisse, cela permettra d’économiser des centaines de millions, voire 1 ou 2 milliards par an, sans douleur. Et pour la gauche et les Verts, il s’agit également d’une victoire clé, le financement global des soins de santé étant désormais mieux garanti par les impôts à partir de 2028 (minimum 26,9 %), avec des primes par assuré légèrement inférieures.
En opposant à cette réforme des slogans forts, mais peu soutenus par des chiffres, les référendums jouent un jeu dangereux. Il faudra encore des années pour qu’un nouveau vote fédéral sur un fonds unique ou public soit à nouveau rejeté. Une initiative populaire n’a même pas encore été lancée.
Rappelons qu’en 2007 la population rejetait le fonds unique à 71% et en 2014 à 62% pour le fonds public. Seuls quatre cantons ont voté oui ; ce qui est encore loin de la double majorité du peuple et des cantons.
Des risques réels
Si la réforme du financement uniforme échoue lors des urnes et si, dans trois ou quatre ans, une nouvelle initiative en faveur d’un fonds unique ou public ne parvient pas à trouver une majorité, les augmentations annuelles des primes de 5 à 10 % dureront encore dix à dix ans. Quinze ans, ce qui ne sera pas tenable. La refonte du catalogue de services va bientôt revenir sur le devant de la scène, au détriment des plus faibles.
« Un truc vaut mieux que deux » n’est pas le slogan de campagne le plus efficace. Mais si l’on analyse la situation de manière réaliste, il vaut bien mieux voter oui le 24 novembre à une réforme qui génère de petits progrès plutôt que de courir le risque de tout perdre.
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