La République du Congo (RDC) s’apprête à lancer un plan directeur gazier et un nouveau code gazier, tout en encourageant les investissements dans l’exploration et la production de pétrole brut. S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’occasion de la Semaine africaine de l’énergie 2024, Bruno Jean-Richard Itoua, ministre des Hydrocarbures du pays, a expliqué comment ces politiques feront progresser les projets pétroliers et gaziers tandis que le fer stimulera la croissance durable.
Vers une augmentation de la production pétrolière
Tirant parti des politiques et des réformes pour attirer de nouveaux investissements dans l’exploration et la production, la RDC prévoit de lancer un nouveau cycle de licences d’ici le premier trimestre 2025. Selon le ministre Itoua, « ce cycle mettra la RDC sur le marché ». Il a noté qu’un travail important a déjà été réalisé par diverses entreprises de la région, jetant les bases d’un appel d’offres réussi.
« Nous disposons d’un cadre juridique intéressant… », a ajouté Itoua, soulignant la volonté du pays de renforcer la confiance des investisseurs. Actuellement, la RDC produit en moyenne 274 000 barils par jour (b/j). Le ministre a dévoilé des projets ambitieux pour porter cette production à 500 000 barils par jour au cours des trois à cinq prochaines années, grâce à des projets concrets et au renforcement de la collaboration avec l’industrie. « Notre objectif est clair : nous voulons augmenter significativement la production sur la base de projets concrets et réalisables », a-t-il déclaré.
Les producteurs de pétrole et de gaz nouveaux et existants en RDC se sont engagés à soutenir cet objectif et augmentent leurs investissements pour augmenter la production. Le 7 novembre, les opérateurs énergétiques Unite Oil & Gas et ARIES Energy ont créé Bomoko Energy pour acquérir et développer des actifs locaux d’hydrocarbures. En octobre 2024, Perenco a atteint 80 000 b/j suite à un investissement de 300 millions de dollars, avec pour objectif d’atteindre 100 000 b/j d’ici 2025 grâce au développement de nouveaux gisements. Parallèlement, Cogo, la filiale congolaise de China Oil Natural Gas Overseas, a annoncé en octobre 2024 un investissement de 150 millions de dollars pour augmenter la production des champs de Conkouati-Koui et Nanga III.
Focus sur le développement en aval
Dans le secteur aval, la RDC vise à améliorer l’accès interne. Alors que de nouveaux développements sont en cours, le ministre Itoua a souligné que « nous accordons la priorité à nos citoyens d’abord, puis à nos entreprises. Trop de personnes n’ont toujours pas accès à une énergie fiable. » Il a reconnu les complications liées à l’effondrement des infrastructures de raffinage et a souligné la stratégie du gouvernement visant à moderniser les usines existantes.
Actuellement, la RDC dispose d’une raffinerie de pétrole dans la ville côtière de Pointe-Noire, d’une capacité de 1 million de tonnes par an. Or, seules 600 000 tonnes sont transformées par an, alors que les besoins du pays sont estimés à 1,2 million de tonnes.
Pour remédier à la pénurie d’approvisionnement, la RDC met en service une nouvelle raffinerie. La raffinerie pétrochimique Atlantic, d’une valeur de 600 dollars, qui sera développée par la société chinoise Beijing Fortune Dingheng Investment, produira une gamme de produits pétroliers raffinés, notamment de l’essence automobile et aéronautique, du GPL, du diesel, des lubrifiants, du bitume et du kérosène.
“70% des équipements ont déjà été produits et nous espérons que la raffinerie sera opérationnelle d’ici l’année prochaine”, a déclaré le ministre Itoua. Ce projet privé offrira aux investisseurs la flexibilité de décider du type de pétrole brut traité, y compris la possibilité d’importer du pétrole brut. “La nouvelle raffinerie contribuera d’abord à répondre aux besoins nationaux, et ensuite seulement nous envisagerons les opportunités d’exportation”, a noté Itoua.
Promouvoir la durabilité environnementale
Le ministre Itoua a également souligné l’engagement du pays en faveur de la durabilité environnementale, notamment à travers des initiatives de captage du carbone. L’accent mis par la RDC sur la croissance industrielle durable est enraciné dans son histoire avec l’industrie du bois, et le pays vise à équilibrer cet héritage avec des pratiques environnementales modernes. “Nous avons commencé notre développement avec la foresterie et aujourd’hui nous essayons de préserver ces forêts pour les générations futures”, a déclaré le ministre.
Couvrant 23 millions d’hectares, soit les deux tiers du territoire national, la forêt congolaise constitue un puits de carbone vital, absorbant environ 130 millions de tonnes de carbone par an. Le ministre Itoua a expliqué que « c’est dans la forêt congolaise que nous avons le plus grand potentiel de captage du carbone. Il est de notre responsabilité de protéger cette ressource en continuant à développer nos industries. »
En 2024, la RDC a reçu son premier paiement de 8 millions de dollars en compensation carbone dans le cadre d’un accord avec la Banque mondiale, mettant en avant des projets tels que l’initiative Bacasi de TotalEnergies, qui vise à conserver et reboiser 93 000 hectares.
Avec une feuille de route claire pour augmenter la production, moderniser les infrastructures et s’engager dans la protection de l’environnement, la RDC accueillera la première édition du Congo Energy & Investment Forum les 25 et 26 mars 2025 à Brazzaville. Organisé par Energy Capital and Power – le ministère des Hydrocarbures et avec le soutien de la Chambre africaine de l’énergie – l’événement réunira des investisseurs internationaux et des acteurs congolais, donnant le ton pour l’avenir du pays sur le marché mondial de l’énergie.
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