“Ils seront là dans cinq minutes!” » Les policiers se raidissent, tandis que le message diffusé à la radio résonne le long de la route menant à l’entrée du stade. La sirène du motocycliste de la police en tête approche. Derrière, deux bus flanqués de plusieurs voitures, chargés de la sécurité du trajet, entrent directement dans le parking. Il est 10h20, le premier convoi de l’équipe nationale israélienne vient d’arriver au stade du Val-d’Oise qui accueillera l’entraînement mardi matin, à deux jours du match de Ligue des Nations face aux Bleus jeudi soir (20h45).
Pour des raisons de sécurité, les médias ont été priés de ne pas révéler le lieu précis où les acteurs de l’Etat hébreu effectuent leur séance, au lendemain de leur arrivée sur le sol français à l’aéroport de Roissy. Il est très difficile, voire impossible, d’apercevoir depuis la rue la pelouse sur laquelle les joueurs de Ran Ben Shimon se préparent pour le match contre les Tricolores. Le stade choisi par les autorités est placé sous une imposante bulle sécuritaire, en raison du contexte très tendu qui entoure le match.
La force de police autour du complexe est impressionnante. Quatre fourgons CRS attendent devant l’une des entrées. Des policiers, fusils d’assaut dégainés, patrouillent entre chaque entrée. D’autres sont équipés de lanceurs de balles de défense. Dans le ciel, un hélicoptère de la gendarmerie survole les lieux pour avoir un aperçu de cet entraînement qui s’est déroulé dans un stade transformé en camp retranché, où peu de gens peuvent entrer.
Un point presse, auquel étaient conviés plusieurs journalistes de la fédération israélienne et de l’ambassade d’Israël à Paris, a finalement été annulé à la dernière minute à la demande des autorités. Devant l’entrée, les policiers demandent à voir les laissez-passer de presse et une pièce d’identité de chaque représentant des médias. Des consignes sont fournies pour ne pas filmer ou prendre de photos du stade. Les curieux s’éloignent rapidement.
Le Raid accompagne la sélection israélienne
“J’habite juste à côté, je me demandais ce qui se passait quand j’ai vu tout ce défilé de policiers ce matin”, raconte Dominique, un riverain. Puis plus tard, quand je les ai vus se dérouler dans et autour du stade de football, j’ai enfin compris de quoi il s’agissait. Je comprends les précautions, j’espère que personne ne viendra les attaquer qui ne sont là que pour jouer au foot. »
Les sentiments de la délégation israélienne ont ensuite fuité dans des déclarations filmées par la fédération et diffusées dans différents médias, dont Le Parisien. “Nous sommes très excités à l’idée d’aller jouer au Stade de France”, explique en français le milieu défensif parisien Ethane Azoulay. Les sensations sont très bonnes, la sécurité fait son travail au maximum, on a la tête au sol. On se concentre sur le match. Nous ne pensons qu’au football, pas trop à ce qui l’entoure. »
“Nous nous sentons en sécurité ici, la France est un pays incroyable”, déclare son entraîneur, Ran Ben Shimon. On est vraiment entouré de sécurité, ça nous permet de nous concentrer sur le sport et rien d’autre. »
Selon la fédération israélienne, aucun entraînement supplémentaire n’était prévu ce mardi pour la 81e équipe au classement Fifa, battue (1-4) par les hommes de Didier Deschamps lors du match aller en octobre à Budapest. La prochaine séance est prévue mercredi au Stade de France, comme d’habitude lors des rencontres de sélection nationale, pour prendre connaissance du lieu.
La délégation de l’Etat hébreu, suivie par le Raid lors de son séjour en France, s’est installée dans un hôtel en région parisienne dont la localisation n’a pas été filtrée, toujours pour des raisons de sécurité. Entre 100 et 150 supporters israéliens sont attendus jeudi soir sur le parking du stade Saint-Denis. La salle, qui peut accueillir 80 000 spectateurs, devrait accueillir un maximum de 20 000 spectateurs pour ce match avec une sécurité très renforcée.
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