Les dirigeants des pays d’Afrique et du Pacifique, bien représentés à la COP29, plaident mardi pour un accord financier historique sur l’aide des pays riches, mais la plupart des chefs d’État du G20 sont absents au début d’une des négociations climatiques les plus difficiles. depuis l’Accord de Paris en 2015.
L’un des rares présents était le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a annoncé depuis Bakou le nouvel objectif très ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre de son pays : -81 % d’ici 2035, par rapport à 1990. L’UE, de son côté, prévoit de objectif -90% d’ici 2040.
“Nous sommes ici pour faire preuve de leadership” depuis Londres en matière de diplomatie climatique, a déclaré Keir Starmer, rare dirigeant à avoir organisé une conférence de presse.
Comme de nombreux diplomates ici, il n’a pas répondu spécifiquement à une question sur les conséquences de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis. Mais la perspective d’un retrait américain de l’accord clé sur l’action climatique est dans toutes les têtes.
« Ce n’est pas une situation idéale. (…) Mais en 30 ans de COP, ce n’est pas la première fois qu’on se heurte à des obstacles” et “tout est encore tout à fait possible”, a déclaré mardi à l’AFP le ministre canadien de l’Environnement Steven Guilbeault, dont le Premier ministre Justin Trudeau est également absent.
Emmanuel Macron, Olaf Scholz, Lula, Joe Biden ou encore Narendra Modi ne sont pas venus non plus.
– Décupler les aides annuelles ? –
Principale impasse de cette COP : négocier un nouveau chiffre d’aide financière annuelle aux pays en développement, pour les aider à investir dans les énergies renouvelables et à renforcer leurs économies face aux futures sécheresses et inondations.
Le G20 rejette 77 % des gaz à effet de serre de l’humanité, selon l’ONU.
Aujourd’hui, seulement 10 % du financement climatique va aux pays les plus pauvres du monde.
Les pays en développement ne peuvent pas repartir « les mains vides », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Ces pays exigent une aide décuplée, voire plus, qui tourne actuellement autour de 116 milliards de dollars par an (en 2022). Des montants jugés irréalistes par les Occidentaux plus enclins à réduire leurs dépenses publiques après les déficits et l’inflation post-Covid.
Les négociations démarrent mal. Mardi, un premier projet d’accord a été catégoriquement rejeté par les négociateurs de ce pays du sud lors d’une réunion à huis clos.
“Nous ne pouvons pas l’accepter”, a déclaré à l’AFP la négociatrice ougandaise Adonia Ayebare, qui préside le groupe G77+Chine, représentant plus de 130 pays.
– Quel climat sans Trump ? –
Environ 75 dirigeants se sont rendus en Azerbaïdjan, lors d’une COP qui a attiré moins de présidents et de monarques que l’année dernière à Dubaï.
Le Zimbabwe subit “l’une des pires sécheresses de son histoire”, a lancé depuis la tribune son président, Emmerson Mnangagwa.
« Les flux financiers financent facilement les guerres, mais lorsqu’il s’agit d’adaptation au climat, ils sont scrutés », a accusé le président des Maldives Mohamed Muizzu.
Pour la deuxième année consécutive, la conférence des Nations Unies se déroule dans un important pays producteur de pétrole et de gaz. La COP change de région chaque année et l’ancien bloc soviétique a désigné l’Azerbaïdjan l’année dernière.
Son président, Ilham Aliev, a pris mardi son expression « don de Dieu », pour désigner les hydrocarbures qui ont fait la richesse du pays. Il a rappelé que l’Union européenne elle-même lui avait demandé de fournir davantage de gaz, après la crise énergétique de 2022.
“Toute ressource naturelle, pétrole, gaz, éolien, solaire, or, argent, cuivre : ce sont des ressources naturelles et il ne faut pas reprocher aux pays de les posséder et de les fournir aux marchés, car les marchés en ont besoin”, a déclaré Ilham Aliyev. Les « fausses nouvelles » des États-Unis, « premier producteur mondial » d’énergies fossiles, « feraient mieux de se regarder dans le miroir ».
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