pourquoi et comment cette idée pourrait être appliquée

Faut-il supprimer un jour férié ? Pour soulager les finances de l’Etat, certains réclament l’ajout d’une journée de travail.

L’idée de supprimer un jour férié supplémentaire, après le lundi de Pentecôte, refait surface, et pourquoi pas le 11 novembre. Pour quelles raisons ? Parce que nous, Français, ne travaillons pas assez pour financer notre modèle social. La France possède le système de protection sociale le plus cher au monde, absorbant un tiers du PIB, un record.

Dans le même temps, les Français sont quasiment ceux qui travaillent le moins (plus de trois semaines de moins que la moyenne européenne). Moins à cause des jours fériés (12 par an, contre 11 en moyenne en Europe) qu’à cause des congés payés (25 au lieu de 21). Supprimer un de ces jours fériés, c’est travailler davantage.

Travailler plus pour gagner plus ou pour gagner autant ?

À qui profiterait cette journée de travail supplémentaire ? Il existe deux options. Soit on supprime complètement le jour férié, on travaille plus, on produit plus, on cotise plus et on gagne plus. Soit le modèle est celui de la journée de solidarité mise en place il y a 20 ans, par la loi du 30 juin 2004. C’est une journée de solidarité non rémunérée de sept heures pour les salariés, on n’est pas en train de travailler plus pour gagner plus mais de travailler plus pour gagner la même chose.

En revanche, ces 7 heures supplémentaires travaillées dans le mois sont 7 heures sur lesquelles les entreprises paieront davantage de cotisations sociales (0,3%), ce qui pourrait rapporter aux caisses de l’Etat environ 3,3 milliards d’euros, si l’on se base sur ce que rapporte le lundi de Pentecôte. . Attention, il serait également demandé aux retraités 0,3% de leur pension.

Supprimer un jour férié, une mesure compliquée à mettre en place

Cette mesure serait-elle facile à mettre en œuvre ? Non… C’est techniquement compliqué, car toutes les entreprises n’ont pas les mêmes contraintes. D’ailleurs, aujourd’hui, au lieu du lundi de Pentecôte, nous pouvons considérer n’importe quel jour férié ou jour de RTT comme jour de solidarité.

Et c’est compliqué économiquement. Cela ne nuit-il pas à l’emploi ? Cela ne coûte-t-il pas trop cher aux parents qui devront s’organiser pour faire garder leurs enfants ? Enfin, c’est politiquement compliqué : cela ne pénalise-t-il pas trop les bas salaires par rapport aux salaires plus élevés ? Les syndicats ne l’aiment pas, les Français ne l’aiment pas non plus : 69% y sont opposés.