“J’ai ce travail là-bas.» Soraya montre son ventre. Ses tripes. On est bien loin de la résonance négative qu’ont parfois les reportages sur les familles d’accueil. D’ailleurs, la Six-Fournaise écarquille les yeux lorsqu’on évoque les préjugés qui peuvent coller à son métier.Les gens autour de moi ne me donnent que de bons retours», balaie-t-elle.
Si cela n’évite pas les difficultés que peut représenter l’accueil d’un enfant placé par la justice… »Quant à une greffe, ça prend ou pas» –, Soraya se souvient surtout de la richesse de son métier et du soutien qu’elle reçoit pour le faire comme il se doit. En 2017, cette ancienne coiffeuse de 45 ans s’est reconvertie en assistante familiale. Depuis, elle accompagne Jessica de 10 à 17 ans, puis la petite Manon, 8 ans, arrivée chez elle l’année dernière.
Un nouveau tournant dans sa vie professionnelle qui prend tout son sens. Chez Soraya, nous sommes une famille d’accueil de mère en fille. « Mes parents étaient là depuis 25 ans. Avec mes deux sœurs, nous sommes une famille très unie et depuis très longtemps, il y a des enfants à la maison.“Reprendre,”ça a toujours été quelque part dans [son] esprit», assure la quadra. Un jour, le moment est tout simplement arrivé : «Je me sentais prêt.“
Dossier, agrément, diplôme…
Cependant, on ne devient pas assistant familial en claquant des doigts. Le point d’entrée, explique Soraya, est une réunion d’information sur la profession, animée par la protection de l’enfance. “On ressort avec un dossier que l’on choisit de remplir ou non..» Après avoir envoyé le sien, cette Varoise a entamé les démarches pour obtenir l’agrément délivré par la Protection de la mère et de l’enfant (PMI) pour l’accueil d’un enfant. « Quatre mois intenses», se souvient-elle, après quoi elle a finalement pu postuler comme assistante familiale. C’est l’Association La Sauvegarde (ADSEAAV) qui l’a recrutée et lui a permis de suivre les soixante heures de formation indispensable. Plus tard, Soraya a également obtenu son diplôme d’État (DE) d’assistante familiale, pour l’instant non obligatoire (1).
1. Dans le cadre de la réforme du métier d’assistant familial, le DE devrait bientôt devenir obligatoire, son nombre d’heures de formation fortement augmenté.
Ajouter plus de valeur pour recruter plus
“C’est un véritable projet familial avec lequel tout le monde doit être d’accord», précise Soraya, assurant que son fils, âgé de 18 ans, l’a immédiatement rejoint.
Qu’en retire-t-elle ? Soraya réfléchit longuement. “C’est quelque chose que je ressens. Une reconnaissance. Même s’il y a des contraintes, je suis ravie d’aider ces enfants.“
Elle a lâché : «Vous savez, nous ne faisons pas ce travail pour l’argent.« Car si, comme c’est bien un métier, il est rémunéré, Soraya le rappelle »c’est un travail constant« Les rendez-vous médicaux, avec les parents, les visites des assistantes sociales au domicile, en plus de la vie quotidienne, viennent s’ajouter au planning. »sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. » « Des gens qui feraient ça uniquement pour de l’argent, je n’en connais pas !« Soraya estime au contraire qu’il y aurait plus de candidats à ce métier s’il était mieux valorisé.
“C’est un métier de don et de partage, souligne l’assistante familiale. Vous en avez besoin pour créer des liens. Des liens qui n’ont jamais vocation à remplacer ceux établis avec les parents : «Tu dois trouver ta bonne place.»
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