l’essentiel
Il y a exactement dix ans, un horrible double meurtre traumatisait le petit village de Cazaux-Savès, dans le Gers. Arnaud L., un Agenais de trente ans, a délibérément fauché l’ancien maire Hubert Baron, 99 ans, et lapidé Michèle de Castelbajac dans son château de Caumont. Retour sur ce fait divers sordide qui a laissé une marque indélébile dans la ville.
En 2014, le village de Cazaux-Savès compte un peu plus de 300 habitants, avec son château de Caumont au nord, qu’on vient toujours visiter, et son église Sainte-Madeleine en son cœur. La petite épicerie tenue par Pascale Huc depuis 70 ans, ouverte 7 jours sur 7, avait fermé ses portes deux ans plus tôt. Cazaux-Savès est un petit village calme de la campagne gersoise.
Mais le 12 novembre 2014, un tragique double homicide ravage la commune et ses habitants. Hubert Baron, un nonagénaire dynamique de 99 ans, se fait percuter subitement devant sa porte par une Peugeot vert clair. Le chauffeur a pris la fuite dans la direction où il était arrivé, en direction de Samatan. C’était vers midi.
Malheureusement, ce n’est que le premier acte. La seconde est encore plus sauvage. Deux heures plus tard, vers 14 heures, les gendarmes sont appelés depuis le château de Caumont. A l’intérieur se trouve le corps sans vie de Michèle de Castelbajac. La châtelaine de 78 ans, veuve depuis quelques mois suite au décès de son mari pour cause de maladie, vivait seule sur son domaine. Gisant dans son sang, il est décédé des suites de blessures à la tête causées par un « objet lourd et contondant ».
Un homme est arrêté au château. Il dira qu’il s’est délibérément précipité vers Hubert Baron. Idem pour la châtelaine qu’il a reconnu avoir tuée. Mais les soupçons sont loin d’être cohérents. En plus d’« entendre des voix », il dira aux enquêteurs : « Je suis chez moi ici ! en parlant du château.
En 2017, près de trois ans après les événements, trois panels d’experts distincts ont conclu à l’abolition du discernement et ont décrit une « psychose schizophrénique avec comportement paranoïaque ».
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Le 7 juin de la même année, la section d’Agen de la cour d’appel déclare l’irresponsabilité pénale d’Arnaud L., ce jeune Agenais, auteur des meurtres du 12 novembre 2014.
Une blessure
Dix ans plus tard, les Cazalai se souviennent évidemment de cet événement tragique. “C’est quelque chose qui a beaucoup marqué le village, évidemment, Monsieur Baron, on le connaissait bien, on habite ici depuis 25 ans”, raconte Michel, qui habite à quelques mètres de l’ancienne maison du maire. « Celui qui a fait cela n’a jamais été condamné. Il avait des problèmes psychiatriques, mais ne pas être condamné après avoir tué deux personnes est horrible.
« La Vicomtesse était une personne sympathique, elle accueillait toujours mon mari avec le sourire. Et M. Barone était une personne dynamique, que l’on voyait régulièrement se promener dans la ville malgré son âge », se souvient Nicole, qui habite dans la rue principale de la ville. entrée du village à proximité du château. « Après cette tragédie, c’était dur. Nous avions peur. J’étais tout seul dans cette maison, j’avais peur dès que j’entendais un bruit.
« C’est le genre d’événement qu’un village préfère oublier. Une blessure demeure », souligne modestement Fabrice Duchêne, premier adjoint au maire du village.
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