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Jour du Souvenir | Rassemblés pour se souvenir

Le silence au centre-ville de Montréal contrastait avec le bruit habituel lundi matin. Malgré le temps gris et la pluie, des centaines de personnes s’y sont rassemblées pour commémorer les sacrifices des troupes. Parmi eux, des membres actifs des Forces armées, des vétérans, réunis pour la cérémonie du jour du Souvenir à la Place du Canada à Montréal.


Publié à 12h01

Mis à jour à 15h26

Seuls les tirs de canons, le vol de deux hélicoptères et quelques hommages ont brisé le silence de ceux venus prier.

Plusieurs dignitaires étaient présents pour rendre hommage aux combattants tombés au combat, dont le premier ministre François Legault qui, fidèle à la tradition, a prononcé une courte déclaration devant les médias rassemblés.

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PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Le premier ministre du Québec François Legault et son épouse Isabelle Brais déposent une couronne aux côtés du vétéran Thomas Irvine lors d’une cérémonie du jour du Souvenir à Montréal, le lundi 11 novembre 2024.

“Ils ont été courageux”, se souvient-il. Il faut se souvenir de ces personnes. Il y en a qui ont perdu la vie. Il faut penser à leur famille. C’est dur pour eux, lorsqu’ils sont inquiets, lorsqu’ils reçoivent de mauvaises nouvelles. »

François Legault tenait à remercier les membres actuels des Forces canadiennes. Dans le contexte mondial actuel, leur présence reste importante, assure-t-il.

Pendant un certain temps, on a cru qu’il n’y aurait plus de grandes guerres. Quand on regarde ce qui se passe en Ukraine, au Moyen-Orient, on n’en veut pas, mais tout est possible. Il faut donc dire merci à ceux qui ont le courage de s’impliquer.

François Legault, Premier of Quebec

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PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Les Fusiliers Mont-Royal ainsi que les musiciens du Royal Highland Regiment ont joué des airs solennels lors de la cérémonie.

En arrière-plan, le vice-président de la division Québec de la Légion royale canadienne Luc Fortier approuve ces propos. Trop souvent, l’importance des points forts se conjugue avec le passé, estime-t-il.

«C’est bien de voir que notre Premier ministre voit l’importance des forces. Si jamais un déploiement avait lieu au Moyen-Orient, il n’est pas impossible que le Canada fasse partie d’une coalition sur le front, estime-t-il. Il est toujours important d’avoir une armée en place, pour défendre ceux qui n’en ont pas les moyens. »

M. Fortier profite aujourd’hui de sa retraite, après 32 années de service et huit déploiements, notamment en Haïti, à Chypre et en Afghanistan. C’était la première fois qu’il était à Montréal pour le jour du Souvenir.

Pour moi, le jour du Souvenir n’était qu’un défilé lorsque j’étais plus jeune. Aujourd’hui est un jour important pour commémorer mes frères d’armes. Pour me rappeler qu’au fond, ils ne sont pas morts en vain.

Luc Fortier, vice-président de la division Québec de la Légion royale canadienne

Cette journée s’avère également être une bouée de sauvetage pour les anciens combattants aux prises avec les effets néfastes du choc post-traumatique. Luc Fortier se porte bien, mais doit quotidiennement composer avec des souvenirs troublants.

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PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Un soldat en uniforme monte la garde lors de la cérémonie du jour du Souvenir dans le parc de la Place du Canada, au centre-ville de Montréal.

« Aujourd’hui, je peux aider ceux qui ne savent pas comment s’en sortir », dit-il fièrement. Parfois, on pense totalement qu’on a imaginé ce qu’on a vécu au front. Remettre nos vêtements, revoir nos médailles, cela nous rappelle que ce que nous avons vécu a bien eu lieu. »

« Il ne faut jamais oublier ceux qui ont péri au front, mais aussi ceux qui sont revenus, qui ne seront plus jamais les mêmes », corrobore le président de la branche québécoise de la Légion royale canadienne, Thomas Irwin.

La cérémonie a été particulièrement émouvante pour M. Irwin. Celui qui fut membre de la Garde noire du Canada pendant 23 ans se souvient de ses frères d’armes, mais aussi de son père. C’est avec lui qu’il a assisté à de nombreuses reprises à cette même cérémonie, avant son décès il y a 10 ans.

« J’ai toujours été très fier de le voir ici, en uniforme », se souvient-il. Ça me manque beaucoup. Surtout aujourd’hui. »

Quelques hommes politiques étaient présents pour déposer des couronnes de fleurs ornées de coquelicots rouges au pied du cénotaphe de la Place du Canada. Parmi eux, le ministre québécois responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuits, Ian Lafrenière.

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PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Ian Lafrenière, ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuits (à gauche) avec d’autres anciens combattants.

Il a lui-même servi pendant 30 ans, comme régulier et réserviste.

«Je voudrais rendre hommage aux vétérans autochtones», a-t-il déclaré aux médias. Il y en a plus de 12 000 qui ont servi. C’est une réalité peu connue. »

La cérémonie a duré un peu plus d’une heure. Elle s’est terminée alors que des centaines de soldats ont défilé sur le boulevard René-Lévesque, en rythme, au son d’un orchestre ambulant.

 
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