Ces pourparlers, menés avec deux autres pays médiateurs – les Etats-Unis et l’Egypte – visent à obtenir la libération des otages détenus à Gaza et à mettre fin à une guerre qui a fait plus de 43 600 morts dans les territoires palestiniens.
Samedi, le ministère des Affaires étrangères du Qatar a annoncé que Doha avait suspendu la médiation jusqu’à ce que les belligérants fassent preuve de « sérieux » dans les discussions.
Où en sont les négociations de trêve ?
Après une semaine d’accalmie dans les combats à la fin de l’année dernière, accompagnée de la libération de dizaines d’otages, les discussions sont restées dans une impasse. Début novembre, le Hamas a rejeté une proposition de trêve à court terme, appelant à un cessez-le-feu durable.
Israël, pour sa part, s’est engagé à poursuivre la guerre jusqu’à ce qu’il atteigne son objectif de détruire le Hamas et de ramener les otages chez eux.
Alors que l’Égypte est frontalière avec la bande de Gaza et que les États-Unis sont le principal soutien d’Israël, le Qatar est le seul pays à se présenter comme un acteur neutre. Il a déjà joué le rôle de médiateur dans d’autres conflits internationaux, notamment en Ukraine, en Syrie et en Afghanistan.
Les négociations sur Gaza ont besoin d’un intermédiaire et « je ne vois pas comment cela pourrait être quelqu’un d’autre », déclare Andreas Krieg du King’s College de Londres. Toutefois, les pourparlers en sont à un stade “dans lequel il n’existe plus de processus de négociation”, explique-t-il. Le Hamas a été “affaibli” par l’assassinat de ses dirigeants, Yahya Sinouar en octobre et Ismaïl Haniyeh en juillet, poursuit le spécialiste du Moyen-Orient, soulignant la difficulté de “maintenir un processus de négociation après la mort des principaux interlocuteurs”.
Selon Anna Jacobs du groupe de réflexion International Crisis Group, le mouvement palestinien “estime avoir déjà accepté un plan de cessez-le-feu américain au cours de l’été”. Mais cette proposition n’a jamais abouti à un accord. Le Hamas estime que les Israéliens « sabotent les négociations en ajoutant constamment de nouvelles conditions », notamment en maintenant une présence militaire à Gaza, dit l’analyste.
Le Hamas pourrait-il quitter Doha ?
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a rejeté samedi les allégations selon lesquelles Doha pourrait fermer le bureau du Hamas dans le pays. “L’objectif principal du bureau au Qatar est d’être un canal de communication entre les parties intéressées, et ce canal a contribué à parvenir à un cessez-le-feu”, avait précédemment déclaré son porte-parole, Majed al-Ansari.
Un haut responsable du Hamas a déclaré que le mouvement n’avait reçu aucune demande de quitter le Qatar. Une Source diplomatique avait précédemment déclaré qu’avec le retrait du Qatar de son rôle de médiateur, le bureau du Hamas “n’avait plus aucune raison d’exister”.
Compte tenu des dénégations du Qatar et des responsables du mouvement, « une fermeture publique du bureau du Hamas et l’expulsion de ses dirigeants sont peu probables », estime Anna Jacobs.
En avril, le Qatar avait déjà exprimé son mécontentement à l’égard du Hamas, encourageant ses membres à se tourner vers la Turquie, pour y revenir deux semaines plus tard à la demande des États-Unis et d’Israël.
Le Qatar peut-il se retirer définitivement ?
Le Hamas semble aujourd’hui dans les limbes, sous des pressions qui pourraient s’accentuer dans les prochaines semaines et probablement le pousser à s’implanter en Iran, estime Andreas Krieg. La Turquie a été présentée comme un pays hôte potentiel, mais il est peu probable que ce pays membre de l’OTAN veuille contrarier les États-Unis, ajoute-t-il.
Selon Anna Jacobs, les dirigeants du mouvement pourraient rester en dehors du Qatar “jusqu’à ce que des négociations plus sérieuses reprennent”. Le Qatar a déclaré en avril qu’il réévaluait son rôle de médiateur après avoir été critiqué, notamment par des hommes politiques israéliens et américains.
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