Il a été le premier magistrat de la commune de Cuxac en novembre 1999, lorsque ces inondations historiques meurtrières se sont produites dans sa commune. Jacques Lombard se souvient de ces heures sombres où il a pris conscience de l’ampleur de la catastrophe : un événement dramatique qui l’a longtemps hanté. Robert Loïs fut quant à lui le premier magistrat de Villedaigne, il raconte aussi ces heures où sa ville faisait face à un déchaînement d’éléments qui reste à ses yeux difficilement contrôlable.
Comme la plupart des gens à la veille de ce phénomène climatique très violent, Jacques Lombard vaquait à ses activités normales, à mille lieues de se douter de ce qui allait se passer moins de 24 heures plus tard. «Nous avons eu une réunion pour préparer l’an 2000il se souvient. Vers 23 heures, il pleuvait déjà et j’ai reçu un appel téléphonique de la préfecture me donnant les recommandations d’usage en pareil cas. Il n’y avait rien d’alarmant à ce stade. ». La nuit passe, et c’est vers 7 heures du matin que Jacques Lombard reçoit un nouvel appel… cette fois de la mairie. “Je devais venir tout de suite”.
L’édile découvre alors le niveau d’eau dans le village, les communications coupées. « Vers 8 heures du matin, nous avons commencé à voir des hélicoptères survoler la ville, mais nous ne savions pas vraiment ce qui se passait ». Ce n’est que bien plus tard dans la journée qu’il apprend que les talus de terre soutenant la voie ferrée à l’entrée de Sallèles d’Aude ont cédé sous la force de l’eau, provoquant cet effet de vague dévastateur. pour sa commune et ses habitants.
C’est au moment où les eaux ont commencé à se retirer qu’on a appris qu’il y avait des victimes.
Heureusement, le manque de communication n’a pas empêché l’intervention des pompiers. “J’ai essayé de contacter un ami, j’ai appris plus tard qu’il était sur le toit de sa maison en train d’attendre un hélicoptère« . Mais le plus dur était à venir pour Jacques Lombard. « C’est quand les eaux ont commencé à se retirer qu’on a appris qu’il y avait des victimes. Dans le quartier des Garrigots, elle était montée à trois mètres. Nous ne savions pas où étaient les gens.. Des moments de douleur que le temps n’a pas effacé dans l’esprit de l’ancien maire.
Après le deuil et la reconstruction (tant matérielle que morale), est venue la prévention. Faites le nécessaire pour protéger Cuxac de la répétition d’une telle épidémie météorologique. Bien sûr, Sallèles d’Aude allait agir de son côté, notamment en rendant transparent son célèbre pont SNCF. Mais pour le premier magistrat, il y avait lieu d’agir au niveau de sa communauté. « En vertu du principe de précaution, de nombreuses zones sont devenues inhabitablesprécise-t-il. Cependant, j’ai senti qu’il fallait aussi construire des digues à la sortie de Cuxac, du côté de Sallèles.. Sa priorité : « Protéger le vieux village et les Garrigots ».
Réaliser ce projet ne sera pas une tâche facile. « J’ai présenté le projet à la télévision, en le montrant à Gérard Holtz, mais il y avait beaucoup d’opposition. Les gens posaient des questions ». Les travaux ont néanmoins été achevés, démontrant leur pertinence lors des intempéries de 2018. « Je pense que les gens se sentent rassurés aujourd’hui, mais avec ce qui se passe ailleurs… Pour ma part, il m’a fallu 20 ans pour me remettre de novembre 1999. Je me dis toujours que c’est une chance que cela se soit passé la nuit, car si c’était arrivé pendant la journée avec des enfants à l’école ou des jeunes attendant le bus… »
À ce moment-là, je ne savais plus où j’étais.
Maire de Villedaigne en 1999, Jacques Lombard se souvient avoir été alerté des intempéries… en vain. « Nous avons été prévenus très tôt, mais c’est arrivé si vite… Je n’avais jamais vu ça. Nous avons récupéré toute l’eau des Corbières ! Quand une telle quantité augmente, que veux-tu faire ? Le lendemain matin, l’édile part frapper à la porte de ses électeurs pour s’assurer qu’ils sont au moins indemnes et recueillir leurs besoins les plus urgents (« Un ami est allé chercher son 4×4 pour se déplacer plus facilement ») Découvrant également son village dévasté par les eaux.
« Quand j’ai vu l’état de la commune… A l’époque, je ne savais plus où j’étais. De plus, l’aide n’est arrivée qu’au bout de deux jours, car nous n’étions pas les seuls touchés par les inondations et l’eau était très difficile à évacuer. Parfois, il baissait, parfois il remontait.. Robert Loïs vit lui-même dans une zone inondable, où l’eau est montée jusqu’à trois mètres. Pas question pour autant de quitter Villedaigne : redevenu simple habitant, il reste forcément attaché à sa ville, et veut désormais la croire mieux protégée de la colère des éléments.
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