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Le jour où le général Dallaire retourne en enfer

« Pour nous, vétérans, c’est une journée où on revit ce qu’on a vécu sur le front. C’est retourner en enfer, mais c’est aussi voir notre copains dans des conditions météorologiques difficiles », raconte-t-il Soleil en marge du congrès du Parti libéral du Québec, dimanche, au Centre des congrès de Lévis.

Le général Dallaire a acquis une renommée internationale lorsqu’il a agi comme commandant de la Mission d’assistance des Nations Unies au Rwanda lors du génocide des Tutsi en 1994. Il a tenté de dénoncer les crimes commis dans le pays. , mais en vain… Ces horreurs le hantent toujours.

Il a ensuite écrit le livre J’ai serré la main du diable qui retrace les événements de cette période sombre de l’histoire rwandaise. Une adaptation cinématographique de son œuvre a été réalisée en 2007.

Respectez-les

Celui qui a également été sénateur canadien tient toujours à souligner l’importance du jour du Souvenir tant pour les anciens combattants que pour leurs familles. Il se réjouit également de l’élan jeunesse que connaît le 11 novembre, qui amène de nombreux jeunes à s’intéresser au sujet.

Le 11 novembre, le général Dallaire revit l’enfer de la guerre et revoit ses « amis » dans les conditions météorologiques difficiles. (Caroline Grégoire/The Sun)

« L’étoile du jour du Souvenir a commencé à pâlir dans les années 1990. De nombreux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée disparaissaient. Mais il y a un renouveau incroyable, de plus en plus de gens veulent voir le 11 novembre», affirme le général Dallaire.

Même si les problématiques des anciens combattants sont davantage mises en avant aujourd’hui, il reste encore du travail à faire pour les reconnaître à leur juste valeur dans la société civile, estime son épouse, Marie-Claude Michaud, candidate dans la circonscription de Côte-du-Sud pour les libéraux à la demande de Denis Coderre.

Marie-Claude Michaud se présente dans la circonscription de Côte-du-Sud pour le Parti libéral du Québec aux prochaines élections générales. (Caroline Grégoire/The Sun)

« Nous devons continuer d’ouvrir nos portes lorsqu’ils cherchent du travail. Lorsqu’ils souffrent de problèmes de santé mentale, il faut les écouter. Beaucoup d’entre eux ont de jeunes familles, ce ne sont pas les vétérans d’antan, il faut aussi comprendre ces nouvelles réalités », dit-elle.

« J’aimerais que les anciens combattants sachent qu’ils ne sont pas seuls, même avant et après le 11 novembre. »

— General Roméo Dallaire

Et comme le lui disait si bien son père : « Quand on entre dans le Service, on n’attend pas d’être remercié, on attend seulement d’être respecté ».

Les familles des militaires mises en avant

Le général Roméo Dallaire et Marie-Claude Michaud reviennent tout juste d’une visite de deux semaines sur le front ukrainien.

« Nous avons vu les familles déchirées, les gens qui sont morts et les soldats amputés. Cette année, pour moi, le Jour du Souvenir prend une dimension internationale », affirme Mme Michaud.

« Il est impossible pour un pays de notre taille de ne pas s’impliquer dans la prévention des conflits. Parce qu’il n’existe pas de conflit sur Terre qui ne nous affecte pas. Que ce soit par des impacts économiques, migratoires, etc.», poursuit M. Dallaire.

Les amoureux étaient en Ukraine pour aider le gouvernement à bâtir un programme pour les familles des soldats, à l’instar de ce qu’a fait Marie-Claude Michaud au Canada.

Celui qui a dirigé le Centre de ressources pour les familles militaires de Valcartier de 2001 à 2019 a réussi à intégrer formellement les familles des soldats dans la nouvelle politique de Défense du Canada.

« Les familles ne se contentent plus de soutenir les personnes déployées, mais font désormais partie de la capacité opérationnelle de l’armée pour réussir sa mission. Ils sont tous aussi essentiels que le matériel », affirme fièrement le général.

 
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