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Le Maroc et l’Algérie au bord de la guerre ? « Tout incident pourrait déclencher une véritable crise »

Samedi 9 novembre, des combattants du Front Polisario, soutenus par l’Algérie pour obtenir son indépendance, ont tenté d’attaquer un rassemblement de civils dans la ville de Mahbes, au Sahara occidental sous contrôle marocain. Les cinq assaillants ont été tués sans faire de victimes, mais l’épisode s’est produit dans un contexte de très fortes tensions entre Rabat et Alger, qui se disputent la souveraineté de la région depuis 1975. Des affrontements s’y sont déroulés, faisant des milliers de victimes, jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu soit conclu en 1991 sous l’égide des Nations Unies.

Mais ce cessez-le-feu est fragile, comme le démontre l’attaque de samedi. Le Conseil de sécurité de l’ONU, dans une résolution fin octobre, a déclaré : profondément préoccupé » depuis la rupture du cessez-le-feu dans la région ces derniers mois et « des violations des accords conclus avec les Nations Unies « . Le Conseil” réitère ses appels au Maroc, au Front Polisario, à l’Algérie et à la Mauritanie à coopérer de manière plus intensive ” afin de “ avancer vers une solution politique ».

«La volonté de l’Algérie de déclencher une guerre»

Probablement pas suffisant pour réduire la pression. Vendredi, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré : « Des indicateurs attestent de la volonté de l’Algérie de déclencher une guerre dans la région « . Selon lui, la guerre serait la seule réponse d’Alger à ce qu’il considère « acquis par Rabat sur la scène internationale sur la question du Sahara », dont notamment la reconnaissance par l’Espagne et la de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

« Les tensions transfrontalières entre le Maroc et l’Algérie restent vives et tout incident pourrait déclencher une véritable crise en Afrique du Nord, présentant un scénario désastreux, susceptible de déstabiliser l’équilibre fragile de la région. », estimait début septembre le think tank italien IARI. Les troupes algériennes et du matériel lourd auraient été redéployés en octobre vers le secteur de Tindouf, près du Sahara occidental.

Avions, missiles, chars…

Bien que les deux pays fassent officiellement de leur mieux pour éviter un conflit, en réalité ils s’y préparent depuis un certain temps. Le Maroc a voté une augmentation de son budget de défense de 7% en 2025, jusqu’à 10% pour l’Algérie. En septembre, le Maroc a acheté des missiles planeurs américains AGM-154C pour armer ses avions F-16. Avant l’été, le royaume avait déjà souscrit à 18 lanceurs de missiles américains HIMARS, qui se sont révélés efficaces en Ukraine. Rabat cherche également à acquérir de nouveaux chars, comme les T-72 tchèques ou les Merkava Mk3 israéliens.

L’Algérie ne fait pas exception : le pays vient de signer pour 14 chasseurs d’attaque russes Su-34. Et l’armée algérienne a dévoilé début novembre son nouveau système de missile balistique à courte portée Iskander-E, également russe.

 
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