Sa collection a dépassé ses attentes. Sa camionnette d’artisan, dépouillée de ses outils, ne suffira peut-être pas à transporter les centaines de kilos de nourriture, de vêtements et de produits d’hygiène collectés que Yoann Braojos, 36 ans, compte distribuer à partir de lundi 11 novembre dans des petits villages du sud de Valence, ravagés par inondations il y a quelques jours.
Le père de trois enfants doit mettre entre parenthèses sa vie familiale et professionnelle pour venir en aide aux victimes, dont les images sur les réseaux sociaux lui « brisent le cœur ». » L’Ambarésien, d’origine espagnole, avait déjà monté un collectif pour nettoyer les berges de la Presqu’île après les inondations. Cette fois, c’est à dix heures de route, pour une semaine et dans un pays étranger, qu’il doit apporter son aide.
Vêtements et couches pour bébés
La collection prit des proportions qu’il ne soupçonnait pas. Au CocciMarket de Saint-Vincent-de-Paul, tout d’abord, une affiche a été apposée en milieu de semaine sur une vitrine. Face à l’engouement, un espace a été aménagé pour recevoir les dons : des cartons remplis de vêtements, de couches ou de lingettes pour bébé ainsi que de nourriture s’entassent. «Cela a pris une ampleur impressionnante», dit-il. L’initiative a même dépassé les frontières de la métropole bordelaise puisque la commune de La Lande-de-Fronsac s’y est jointe en organisant une collecte ces trois derniers jours à la mairie. « L’idée m’est venue tout naturellement, je suis à moitié espagnol », explique Patrick Houssat, élu là-bas. J’ai contacté plusieurs transporteurs qui prévoyaient un déplacement dans les régions touchées et nous nous sommes bien entendus. »
« Il faut les aider ! » C’est ce qu’ils feraient pour nous si nous étions confrontés à la même situation terrible. »
Longue barbe, casquette sur la tête, Yoann Braojos montre l’application (ayudaterreta.com) qui recense les pénuries d’habitants maison par maison. « Je vais faire du porte-à-porte, sourit-il, pour apporter ce dont ils ont vraiment besoin. » Il a notamment fourni des produits d’hygiène et des vêtements pour les plus petits. Son camion doit être à moitié plein de « vêtements ». Après avoir distribué des dons en début de semaine, il envisage de prêter main forte à une ou plusieurs écoles touchées par les inondations.
Le Girondin a regardé les vidéos défiler sur les réseaux sociaux, notamment celles des mamans qui ont tout perdu dans les intempéries spectaculaires. « Des gens en larmes, tous ces gens qui ont eu une belle vie et qui se retrouvent sans rien du tout. Comment ne pas avoir pitié d’eux ? » insiste Yoann Braojos.
A quelques kilomètres de là, le conseiller municipal de Lalandais Patrick Houssat : « Il faut les aider ! C’est ce qu’ils feraient pour nous si nous étions confrontés à la même situation terrible… » Une collecte de fonds a également été lancée pour soutenir financièrement les frais de déplacement de l’artisan ambarésien. «Mais je compte participer de ma poche», précise celui qui doit y rester une semaine.
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