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Le jour… nous avons décidé de créer un musée de la résistance à Lyon

Situé avenue Berthelot depuis plus de 30 ans, le Centre historique de la Résistance et de la Déportation accueille chaque année 64 000 visiteurs. Aujourd’hui, l’une des structures qui font partie d’un centre de connaissances qui comprend l’Institut d’études politiques et l’ONG Agir ensemble pour les droits de l’homme, le bâtiment n’a pas toujours été très fréquenté.

L’école du service de santé militaire de Lyon devient le siège de la Gestapo

Lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l’école du service de santé militaire, située avenue Berthelot, voit tous ses élèves mobilisés. Et l’invasion de la zone sud en 1942 marque la fin de toute l’activité de l’institut. La Gestapo et le poste militaire allemand s’y installèrent en mars 1943. Le bâtiment aux allures de forteresse fut une aubaine pour la milice nazie connue pour ses interrogatoires violents. Le bâtiment imaginé des années plus tôt par Abraham Hirsch, architecte en chef de la ville de Lyon à la fin du XIXème sièclee siècle, permet une étanchéité quasi parfaite avec l’extérieur.

« Ce centre aurait pu simplement être un rappel du passé. Mais le malheur des temps fait que ressurgissent les horreurs que l’on croyait à jamais mises de côté…” Propos de l’ancien ministre Jacques Chaban-Delmas lors de l’inauguration du CHRD en 1992 ©BM de Lyon

Les interrogatoires ont lieu dans les anciennes chambres d’étudiants de l’école militaire. C’est précisément là que Jean Moulin est interrogé et torturé par Klaus Barbie lui-même, avant d’être transféré au quartier général parisien de la milice.

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Le 26 mai 44, les Américains bombardent une liaison ferroviaire située directement derrière le bâtiment. La cible a été manquée et a causé de sérieux dégâts sur l’avenue Berthelot. 700 personnes sont tuées. La façade avant du bâtiment a été détruite, rendant l’intérieur visible depuis la rue. Les miliciens se replient puis trouvent refuge au 33 place Bellecour.

Lyon, la Résistance et le procès Barbie

Après la guerre, un petit groupe de résistants de la libre et d’anciens déportés ressentent le besoin de garder une trace de ce qui s’est passé à Lyon en 1965. Soutenu par Louis Pradel, maire de Lyon et ancien du Coq enchainé, le collectif installe un musée de la résistance. à Lyon dans une salle prêtée par le musée Guimet, à l’angle de la rue Boileau et du boulevard des Belges, Lyon 6e. Le 8 mai 1967, le musée est inauguré et présente des éléments matériels au public dans le but de perpétuer la mémoire des années noires de l’Occupation.

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Dans les années 1980, une volonté d’élargir les collections se fait jour et un événement vient bouleverser la donne. Le 11 mai 1987, lors du procès de Klaus Barbie à la cour d’assises du Rhône, les choses changent. Extradé de Bolivie après 40 ans de cavale, celui surnommé « le boucher de Lyon » comparaît à Lyon pour crimes contre l’humanité. Ce procès est très médiatisé et, pour cause, c’est la première fois qu’un homme est jugé pour cette accusation en France. On assiste donc à une prise de conscience collective du niveau d’implication de Lyon dans la répression et la persécution des juifs pendant la guerre.

Transfert du centre historique de la résistance et de la déportation en 7e arrondissement

Déplacer les collections vers le CHRD actuel semblait à l’époque une évidence. C’est ainsi que le musée de la Résistance fut transféré dans l’ancien siège de la Gestapo, avenue Berthelot. Un projet porté notamment par Michel Noir, maire de la ville, élu en 1989. Le CHRD est inauguré en octobre 1992.

La visite permanente jongle entre anciennes collections et nouvelles technologies avec un voyage immersif dans une ville en ruines. Pour célébrer le 20e anniversaire du musée, l’exposition permanente a été repensée pour de multiples contextes et incarnations. Une exposition « Lyon, une ville en guerre » permet de se souvenir de ce qui s’est passé entre ses murs.

Bertille Bohard

 
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