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Prayssac. Le poète Grégory Rateau reçoit le prix Rimbaud 2024

Le prix Rimbaud 2024 a été décerné à un natif du pays, Grégory Rateau, résident de Prayssac, pour son recueil « Le Pays incertain », publié aux éditions Rumeur libre. Nous le suivons depuis deux ans, voir la dernière publication « Un poète dans l’âme au succès reconnu » parue dans La Dépêche le 09/08/2024.

Dédié à la jeune création poétique, le prix était décerné chaque année à un jeune poète âgé de 18 à 25 ans, mais a désormais évolué, reconnaissant l’aspect novateur d’une œuvre. “Une bombe incandescente qu’on attendait depuis Rimbaud, Vaché, Desnos, Jouffroy et Borer”, selon Sylvestre Clancier, président de la Maison de la poésie. La remise des prix aura lieu le 5 décembre à la Maison de Poésie, 11 bis rue Ballu 75009 Paris de 18h à 20h (à l’Hôtel Blémont).

La Préface est d’Alain Roussel : « Loin des gesticulations littéraires et des fêtes de salon, il existe encore aujourd’hui une poésie qui sent le soufre, qui brûle les pensées et les nerfs, qui vous jette, haletant et hagard, sur des chemins inconnus où l’on chemine avec des « sacs pleins de colère » et dont parfois, mentalement ou physiquement, on ne revient pas, comme Nerval, Crevel, Duprey, Bosc, Rodanski, Artaud, Prevel. Ces « suicides de société » n’écrivent pas pour écrire, mais pour ouvrir des brèches dans l’être et dans la vie, avec le couteau du désespoir et de la révolte. Souvent, ils sont rejetés comme des pestiférés. Nous ne les entendons pas. Nous ne les écoutons pas. Il est vrai qu’ils ne parlent pas pour le public et les honneurs, mais pour quelques-uns, poètes et lecteurs qui forment ainsi une « société secrète de ». écrire », comme l’écrivait autrefois feu Alain Jouffroy. Si Grégory Rateau fait référence et rend hommage à Jacques Prével, poète largement méconnu, c’est dans un esprit de camaraderie posthume. Reconnaissant des affinités, l’impression d’être lui aussi « un paria de naissance », il entremêle son destin au sien au fil des textes. Il y a ce même constat implacable : la vie n’est pas la vie, du moins elle n’est pas ce qu’elle devrait être. Et il y a cette impuissance à pouvoir le changer, Rimbaud l’a si bien compris. Que reste-t-il aux gens oisifs de l’existence ? Des paradis artificiels, de l’alcool, qui permettent de s’évader quelques heures. Et puis il y a la poésie qui, même si elle ne parvient pas à transformer le monde, a le pouvoir de révolutionner notre façon de le voir. C’est ce chemin qu’emprunte Grégory Rateau. Il peut y exprimer sa compassion pour les damnés baptisés par la malchance, sa colère contre tous ces vains rois de la culture, assis sans le savoir sur des trônes de paille, sa rage, sa révolte et sa soif absolue. Désespéré ? Certainement! Mais un homme qui crie son désespoir dans une société à bout de souffle est un homme qui vit parmi les morts.»

 
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