Moins d’un mois avant la réouverture de Notre-Dame de Paris, les huit cloches du clocher nord ont sonné vendredi pour la première fois depuis l’incendie d’avril 2019, signalant une nouvelle étape vers la résurrection de la cathédrale. Pourtant, cinq ans plus tard, la justice recherche toujours ce qui a déclenché l’incendie qui l’a ravagé.
L’information judiciaire sur les causes de l’incendie de Notre-Dame est en cours depuis plus de cinq ans, de nombreux rapports techniques et certains rapports sont toujours en cours, mais pour l’instant aucune mise en examen n’a été conclue.
En avril, à l’occasion du 5e anniversaire de l’incendie, la procureure de Paris, Laure Beccuau, a déclaré : “Toutes les pistes, y compris l’hypothèse d’une intervention humaine à l’origine de cet incendie, ont été explorées depuis le début des investigations”.
“Mais il est vrai que plus les recherches se rapprochent du lieu d’origine de la catastrophe et plus les résultats des analyses arrivent dans ce dossier, plus la piste accidentelle est privilégiée”, a-t-il souligné.
Le Haut Magistrat a également évoqué les nouvelles expertises demandées par les juges d’instruction en 2023 “ciblant ce qui a été trouvé dans les décombres, le point de départ de l’incendie et les infrastructures techniques existantes dans la cathédrale.”
Le analisi del Ces « ont été réalisés, mais compte tenu de l’aspect extrêmement technique, les juges d’instruction ont demandé un référé”, ce que je suis “se sont réunis pour voir si une cause possible de l’incendie pouvait être déterminée”dit le procureur.
Interrogé par l’AFP dans la semaine, le parquet de Paris a indiqué que l’enquête était toujours en cours, ajoutant : « Le juge d’instruction a ordonné une expertise demandant une modélisation 3D du départ de la flamme à partir des images prises lors des faits. Cette modélisation nous permettra de comparer les différentes hypothèses. »
“Aucune accusation n’a été émise” à ce jour, a indiqué le procureur, tandis qu’une Source proche du dossier a indiqué que la fin de l’enquête était proche.
A l’issue des enquêtes préliminaires, avant la saisine du juge d’instruction, le procureur de Paris de l’époque, Rémy Heitz, indiquait privilégier la piste accidentelle, évoquant un mégot de cigarette mal éteint ou un dysfonctionnement électrique.
Depuis, rien ne semble étayer la piste criminelle.
“L’année dernière, toutes les zones ont été récupérées” sans toutefois le révéler « un nouvel élément susceptible d’être exploité »soulignait ainsi une Source judiciaire mi-2023.
Pollution au plomb
Le 15 avril 2019, l’édifice, vieux de plus de 850 ans et célèbre dans le monde entier, alors en cours de restauration, a pris feu et a perdu la flèche, la toiture, l’horloge et une partie de la voûte, qui ont été détruites par les flammes.
Plusieurs failles dans la sécurité de la cathédrale ont été identifiées, notamment dans le système d’alarme du bâtiment – qui a contribué au retard dans l’appel des pompiers le jour de l’incendie – ou encore dans le système électrique des ascenseurs.
Ces dysfonctionnements ne sont probablement pas à l’origine de l’incendie, mais pourraient avoir permis aux flammes de se propager à l’intérieur du bâtiment.
Depuis mars 2023, la justice enquête également sur les conséquences sanitaires néfastes de cet incendie mondial.
Même dans cette information judiciaire en cours, aucune charge n’a été retenue, a précisé le parquet de Paris.
Aperçu
Deux juges d’instruction parisiens ont ainsi été mis en examen sur la plainte déposée en juin 2022 par l’association Henri Pézerat pour la défense de la santé liée au travail et à l’environnement, par la CGT et par deux parents d’élèves, accusant les autorités de ne pas avoir pris toutes les mesures nécessaires. les précautions pour éviter la contamination liée à la pollution au plomb provoquée par l’incendie.
Les plaignants s’inquiétaient de 400 tonnes de plomb, un métal lourd toxique, tombant au sol depuis le toit et la flèche de Notre-Dame partie en fumée. « près de quatre fois les émissions annuelles de plomb dans l’atmosphère, sur l’ensemble de la France ».
Les juges enquêtent donc sur l’éventuel danger dont ont été victimes tant les riverains que les exploitants qui ont récupéré le site, selon la Source judiciaire.
La CGT et l’association Henri Pézerat ont été entendues parties civiles.
Selon une autre Source proche du dossier, le même juge serait désigné dans les deux instructions “pour avoir une vue d’ensemble” de l’incendie et de ses conséquences.
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