Plus d’un an après le début de la guerre, les chrétiens du nord de Gaza aspirent à rester proches de leur paroisse. Le curé de Gaza témoigne de leurs conditions de vie dans un quotidien envahi par le bruit des bombes.
Vatican News, avec des agences
« Le bruit des hélicoptères et des bombes ne s’arrête jamais, de jour comme de nuit. » témoigne le Père Gabriele Romanelli, prêtre de l’Église de la Sainte Famille à Gaza, rejoint par L’Osservatore Romano, Samedi 9 novembre.Les bruits proviennent de la zone nord-ouest de notre site, vers Jabalia et Al-shati, où vivaient encore quelques familles chrétiennes. Mais un ordre d’évacuation strict a été donné. Les quelques chrétiens restants se sont réfugiés dans les deux paroisses, la nôtre et la paroisse orthodoxe.
Située au nord de la ville de Gaza, l’église de la Sainte Famille est la seule paroisse latino-catholique de l’enclave palestinienne. Depuis le début de la guerre, elle accueille des personnes déplacées et distribue de l’aide alimentaire. Le Père Romanelli est sur place auprès des paroissiens depuis le mois de mai, après 7 mois d’absence. Bloqué hors de la bande de Gaza, il n’a pu rentrer que lors de la visite du patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, et découvrir un territoire réduit à un tas de décombres.
Pourquoi devrions-nous partir ?
«Nous nous attendons à ce que les troupes israéliennes arrivent bientôt près de nos maisons. C’est pourquoi notre communauté est très tendue en ce moment», commente le prêtre de Gaza, craignant un ordre d’évacuation imminent : «Depuis plusieurs semaines, nous recevons un message des Forces de défense israéliennes qui définissent notre zone comme « zone rouge » et indiquent deux couloirs pour aller vers le sud. Mais nos familles ne veulent pas partir, je ne sais pas ce qui va se passer.»
En effet, ajoute le Père Romanelli, inquiet, « Pourquoi devrions-nous partir ? Aucun de nous n’est impliqué dans le conflit. Que feraient nos chrétiens dans le sud ? Ils seraient entassés avec deux millions d’autres Palestiniens déplacés qui n’ont rien et vivent sous des tentes. J’espère que notre situation est également connu en Occident. Et j’ai confiance, comme toujours, dans la capacité d’intervention de notre patriarche.
Les femmes et les enfants, premières victimes
Selon les chiffres des Nations Unies partagés vendredi 8 novembre, les femmes et les enfants représentent près de 70 % des décès dans la bande de Gaza sur la période novembre 2023 à avril 2024.
Dans la bande de Gaza, plus de 43 550 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles après l’attaque du 7 octobre, selon les données du ministère palestinien de la Santé pour Gaza, jugées fiables par l’ONU. En octobre, «au moins 64 attaques contre des écoles – près de deux par jour – ont été enregistrées dans la bande de Gaza.selon l’Unicef. Vendredi 8 novembre, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a estimé que «le niveau sans précédent de morts et de blessés civils » observé à Gaza était «une conséquence directe du non-respect des principes fondamentaux du droit international humanitaire.
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