Le régime militaire du Burkina Faso souhaite réintégrer la peine de mort dans son code pénal, abolie en 2018, a indiqué samedi à l’AFP une Source gouvernementale. Il a confirmé les propos tenus la veille par le garde des Sceaux.
« Ceci est en cours d’évaluation. Il appartient au gouvernement d’en discuter, puis de présenter une proposition à l’Assemblée législative de transition (ALT, désignée par la junte) pour adoption”, a précisé la Source, ajoutant qu'”aucune date n’a été fixée pour cette proposition”.
“C’est le Conseil des ministres qui décide de l’ordre du jour”, a-t-il déclaré, confirmant les propos tenus vendredi par le ministre de la Justice Rodrigue Bayala.
“Bien sûr, il y a la question de la peine de mort qui est en discussion et qui sera introduite dans le projet de code pénal”, a déclaré Bayala lors de l’adoption par l’assemblée d’un projet de loi instituant les œuvres d’intérêt général.
Changements à terme
Le ministre a également évoqué de futures évolutions du code pénal « pour aller dans le sens de la vision et des instructions données par le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré », au pouvoir après un coup d’État perpétré fin septembre 2022.
Selon Amnesty International, la dernière exécution enregistrée au Burkina Faso remonte à 1988. La peine de mort a été abolie sous le régime civil de Roch Marc Christian Kaboré, trente ans plus tard.
Dans un communiqué publié en octobre dernier, Amnesty International indiquait avoir constaté une augmentation des condamnations à mort en Afrique subsaharienne en 2023 : « les exécutions enregistrées ont plus que triplé et les condamnations à mort enregistrées ont augmenté de 66 % ».
L’ONG précise également que 24 pays d’Afrique subsaharienne ont aboli la peine de mort “pour tous les crimes, tandis que deux autres pays ne l’ont abolie que pour les crimes de droit commun”. En outre, « des projets de loi ont été présentés au Kenya et au Zimbabwe pour abolir la peine de mort pour tous les crimes ».
ATS
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