Choc et émotion à Amsterdam suite aux violentes attaques antisémites perpétrées contre des supporters israéliens en marge d’un match de football jeudi soir. La ville et sa communauté juive restent marquées, tandis que les condamnations affluent du monde entier…
Amsterdam et sa communauté juive sont toujours sous le choc, deux jours après les graves violences antisémites perpétrées en marge du match de football entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv jeudi soir. Des attentats qui ont suscité une vague de condamnation internationale.
Dans le Jodenbuurt, le quartier juif historique de la capitale néerlandaise, une présence policière renforcée est visible autour de la synagogue portugaise et du musée juif. L’ambiance est lourde et la communauté discrète en ce samedi matin sur le marché.
Je ressens la honte que doivent ressentir tous les habitants d’Amsterdam, car une fois de plus, comme si l’histoire se répétait, les Juifs sont attaqués simplement parce qu’ils sont juifs.
Un commerçant juif, préférant rester anonyme
Une soirée d’une violence incroyable
Jeudi soir, après la large victoire 5-0 de l’Ajax, des supporters israéliens du Maccabi ont été violemment agressés par des groupes d’individus dans les rues d’Amsterdam. Une explosion de violences dans un contexte déjà tendu, marqué par une multiplication des actes antisémites et anti-israéliens depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre dernier.
Le bilan est lourd : cinq personnes brièvement hospitalisées et 63 arrestations selon la police. Israël a dû affréter des vols d’urgence pour rapatrier ses ressortissants.
Incidents de la veille du match
Les tensions étaient palpables mercredi, veille de la rencontre. Les partisans du Maccabi ont arraché un drapeau palestinien d’une façade du centre-ville et en ont brûlé un autre sur la place du Dam, suscitant l’indignation.
Je suis totalement opposé à ce qu’Israël fait à Gaza, c’est horrible et cela dépasse les limites. Mais ce qui s’est passé à Amsterdam est allé trop loin.
Edit Tuboly, 61 ans, passante
Vague de condamnations internationales
De la mairie d’Amsterdam au gouvernement néerlandais, en passant par de nombreux dirigeants étrangers dont le président américain Joe Biden, les condamnations pleuvent, qualifiant unanimement ces attaques d’antisémites.
Une ville refuge sous le choc
Pour la communauté juive, c’est un symbole vacillant. Amsterdam, surnommée “Mokum” ou « endroit sûr » en yiddish, est historiquement considéré comme un refuge pour les Juifs. Seule la sombre parenthèse de la Seconde Guerre mondiale est venue ternir cette image.
Jusqu’à présent, on pensait qu’Amsterdam et les Pays-Bas étaient épargnés par cette violence extrême contre les Juifs.
Le commerçant du marché, ému
Commémoration de la Nuit de Cristal annulée
L’onde de choc est telle qu’une soirée commémorative de la Nuit de Cristal, à laquelle devait participer le collectif juif antisioniste Erev Rav, a été annulée. La maire d’Amsterdam, Femke Halsema, a interdit tout rassemblement pendant 3 jours.
Amsterdam devrait avoir honte du pogrom perpétré le soir de la Nuit de Cristal.
Le collectif des organisations juives néerlandaises Centraal Joods Overleg
La communauté juive ne se sent pas en sécurité
Pour Joana Cavaco, présidente du collectif Erev Rav, « il est inquiétant de voir qu’on parle de la sécurité des juifs sans voir ce qui se passe sur le terrain ». Selon elle, les partisans du Maccabi estimaient avoir “carte blanche” et ont commencé les provocations dès leur arrivée.
Nous ne nous sentons pas en sécurité parce qu’Israël dicte la manière dont le monde nous perçoit.
Joana Cavaco, présidente d’Erev Rav
Au lendemain de ces violences sans précédent, Amsterdam peine à retrouver la paix. Pour sa communauté juive, le chemin sera long pour se remettre de ce traumatisme et retrouver ce statut si particulier de « lieu sûr ». Les blessures mettront du temps à guérir.
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