Par
Timothée L’Angevin
Publié le
9 nov. 2024 à 20h22
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Des supporters du club de football israélien Maccabi Tel Aviv ont été violemment agressés par des groupes d’individus dans les rues d’Amsterdam dans la nuit de jeudi à vendredi 8 novembre 2024, heures « noires » pour la ville, selon le maire.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a pour sa part condamné « les chants anti-arabes des Israéliens et l’attaque contre le drapeau palestinien à Amsterdam ».
Voici ce que nous savons des événements qui ont suscité l’indignation dans le monde entier, le président américain Joe Biden les qualifiant d’« antisémites » et de violences « méprisables ».
Mercredi, tensions en amont
La tension était déjà à son comble avant le match de Ligue Europa jeudi soir entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel Aviv (5-0).
Dès mercredi, des heurts isolés ont eu lieu entre des supporters de l’Ajax, du Maccabi et du club turc de Fenerbahce, qui jouait contre un autre club néerlandais, l’AZ Alkmaar, selon le chef de la police d’Amsterdam Peter Holla.
Les supporters du Maccabi brûlent un drapeau palestinien sur la place centrale du Dam, dit M. Holla, et vandalisent un taxi.
Les chauffeurs de taxi se mobilisent pour attaquer 400 supporters du Maccabi au Holland Casino. La police intervient et escorte les supporters hors du casino, explique M. Holla.
Quelques incidents isolés ont eu lieu autour du casino, mais selon le préfet de police, le calme est revenu dans la ville vers 3h30 du matin.
Jeudi, avant le match
Un groupe important de supporters du Maccabi s’est rassemblé jeudi sur la place du Dam vers 13 heures, selon le chef de la police. Quelques « incidents » ont lieu et des feux d’artifice sont tirés.
En général, la police a réussi à tenir à distance les grands groupes.
La police escorte calmement un millier de supporters depuis la place jusqu’à la gare centrale.
Les autorités avaient déplacé une manifestation pro-palestinienne, mais des petits groupes se sont séparés à la recherche d’affrontements aux abords du stade, raconte M. Holla.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, dont l’origine n’a pas pu être vérifiée, ce qui semble être des fans du club Maccabi scandent en hébreu « Que l’IDF (armée israélienne) gagne ! » On va baiser les Arabes ! « .
La police a réussi à tenir les groupes à distance grâce à la police anti-émeute et à la police montée.
Le match s’est déroulé dans une ambiance globalement calme. Certains partisans israéliens ne respectent pas la minute de silence à la mémoire des victimes des inondations en Espagne, pays qui a récemment reconnu l’État de Palestine.
« Après le match, la sortie du stade s’est bien passée. Vers 23 heures, la situation autour du stade était calme », raconte Peter Holla.
Attaques en centre-ville
Après le match, des groupes d’individus ont attaqué des supporters du Maccabi avant de s’enfuir à scooter entre chaque attaque, dans plusieurs quartiers de la ville. Cinq personnes ont été brièvement hospitalisées.
La maire d’Amsterdam, Femke Halsema, s’est exprimée lors d’une conférence de presse sur des groupes d’individus ciblant les supporters du club israélien, les frappant et leur donnant des coups de pied.
“C’est une explosion d’antisémitisme que j’espère ne plus jamais revoir”, a déclaré Mme Halsema, qui dit avoir “honte” de ces violences.
Des vidéos authentifiées par l’AFP montrent des groupes d’individus traquant des partisans israéliens, leur lançant des objets, les frappant et les maltraitant. Entre 20 et 30 supporters du Maccabi sont blessés.
Les violences ont « profondément endommagé » la ville, affirme le maire. La police a ouvert une enquête et a appelé la population à lui transmettre toute vidéo des violences.
Soixante-deux arrestations ont eu lieu dans un premier temps, et une 63ème a été effectuée après utilisation d’images, a déclaré à l’AFP la porte-parole de la police d’Amsterdam, Marijke Stor.
Quatre personnes, dont deux mineurs, étaient toujours en détention samedi pour être présentées à un juge en début de semaine, a indiqué le parquet.
Vendredi soir, la soirée s’est déroulée dans le calme et samedi également, l’ambiance dans la ville était calme, ont constaté des journalistes de l’AFP.
La ville a mis en place des mesures d’urgence. La sécurité a été renforcée dans les lieux sensibles et les manifestations sont temporairement interdites.
Israël a envoyé des avions pour rapatrier ses supporters. Des vols supplémentaires étaient prévus samedi.
Indignation
Les violences à Amsterdam, où les attaques antisémites se sont multipliées depuis le début de la guerre à Gaza, ont été condamnées dans le monde entier.
Le président israélien Isaac Herzog a dénoncé un « pogrom antisémite » qui fait selon lui écho à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. La maire d’Amsterdam a déclaré qu’elle « comprend facilement » la comparaison avec les pogroms.
Le Premier ministre néerlandais Dick Schoof a dénoncé une « terrible attaque antisémite ». “J’ai profondément honte que cela puisse se produire aux Pays-Bas en 2024”, a-t-il déclaré.
M. Schoof a été critiqué pour ne pas avoir immédiatement quitté le sommet européen de Budapest pour retourner aux Pays-Bas.
Le Premier ministre « a mis trop de temps à se rendre compte de la gravité des violences », écrit le quotidien de droite De Telegraaf dans un éditorial.
Samedi, il a annoncé qu’il annulait son voyage la semaine prochaine à la conférence sur le climat COP29 à Bakou “en raison de l’impact social majeur des événements de jeudi soir dernier à Amsterdam”.
Avec l’AFP
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