bloqué
Réservé aux abonnés
Yannick Bestaven est le tenant du titre du Vendée Globe. Le skipper de Maître CoQ V s’est longuement consacré à Ouest-France et Anticyclone. Après avoir raconté sa victoire de 2021 dans un premier épisode, le Rochelais revient, dans ce second, sur ce succès qui a changé sa vie. Mais parfois, il faut aussi se justifier parce qu’il n’a pas franchi la ligne en premier. Il revient sur cette notoriété, qu’il faut aussi comprendre.
Le rendez-vous est fixé à un mardi à 16 heures, dans la salle des médias, à 14 heures.e étage du PC Presse du village Vendée Globe. « Comme ça, j’ai une vue sur mon bateau »sourit Yannick Bestaven. Le tenant du titre prend place sur le canapé, commande un café et raconte pendant 50 minutes les souvenirs de son épopée de sa précédente tournée mondiale. Épisode 2 d’un nouvel Anticyclone.
Vous avez remporté le Vendée Globe en franchissant la ligne en 3e position mais vous avez récupéré une compensation de temps après vous être dérouté vers l’Atlantique Sud à la recherche de Kevin Escoffier
. On vous en parle encore ?Non et heureusement parce que c’est une grosse connerie, il faut le dire. Je sais que certains médias ont mis de l’huile sur le feu lorsque je suis arrivé sur ce sujet. Je vous rappelle que la règle est écrite ainsi depuis longtemps et qu’il ne faut pas oublier que j’y suis retourné, donc je me suis retourné. Je suis resté dans les environs plus de 10 heures pendant que les autres poursuivaient leur course. Une fois Kevin sauvé, il a fallu reprendre la route et la course et le temps que j’ai perdu sans être à 100% de mon potentiel n’a pas été compté. Je prenais une option météo par exemple. Charlie (Dalin, arrivé premier sur la ligne et donc 2 eà la fin
), en bon marin et homme intelligent qu’il est, sait bien reconnaître que le temps le plus court pour faire le tour du monde, c’est bien moi qui l’ai pris. Il n’y a rien à dire à ce sujet.
Ce scénario est-il parfois difficile à gérer ?
Oui, un peu. Parce que je comprends que pour Charlie, c’était dur de franchir la ligne le premier et de ne pas avoir gagné le Vendée Globe. Mais c’est aussi pour moi : je l’ai gagné, mais je n’étais pas le premier en jeu… Finalement, l’essentiel c’est de gagner. L’Histoire s’en souviendra. Et elle reste belle. La richesse de ce Vendée Globe, c’est que nous sommes là parce que nous étions cinq à pouvoir gagner – Charlie, Louis (Burton), Thomas (Ruyant), Boris (Herrmann) – et c’était tellement serré que c’est le temps compensé qui est venu jouer les trouble-fête au classement. Je suis fier d’avoir remporté ce Vendée Globe. Et de cette façon.
Cela vous ennuie-t-il de devoir parfois presque justifier cette victoire ?
Une victoire ne donne jamais lieu à des regrets. Ma victoire poserait des questions : mais à qui ? Ce type de scénario se produit…
France
Related News :