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Les Québécois sont toujours sous le choc de l’inflation

L’inflation a peut-être diminué de manière significative, autour de 2 %, mais les Québécois ressentent encore aujourd’hui le choc psychologique des prix élevés.

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«J’ai longtemps payé 4,99 $ ou 5,49 $ pour mon beurre de pinotte. Aujourd’hui, c’est en spécial pour 7,99 $. Cela n’a aucun sens pour moi qu’on dise que c’est en promotion à ce prix-là», témoigne Michel Chevalier, électricien retraité de 78 ans qui La Revue rencontrés dans un centre commercial de Montréal cette semaine.

« Les prix sont tellement élevés que c’est cher même quand c’est en promotion », ajoute-t-il.

Rappelons que pendant trois ans, de 2021 à 2023, la hausse des prix a explosé partout dans le monde, conséquence des problèmes d’approvisionnement provoqués par la pandémie, selon les économistes.

Au Québec, le taux d’inflation a culminé à 6,7 % en 2022. Or, avant 2021, il n’avait jamais été supérieur à 3 % depuis 30 ans.

Augmentation de 20%

Résultat : depuis septembre 2020, les prix des produits et services ont bondi, globalement, de près de 20 % au Québec. L’augmentation est encore plus importante pour l’alimentation (à l’épicerie et au restaurant) : elle dépasse les 25 %.

Il n’est pas étonnant que les consommateurs franchissent encore le pas lorsqu’ils font leurs achats.

«Il y a beaucoup de gens qui souhaiteraient que les prix baissent», constate Benoit Durocher, économiste au Mouvement Desjardins.

Benoit Durocher

Photo LinkedIn

“Mais les prix ne baissent pas, ils augmentent seulement moins vite et je pense que cela explique en grande partie la perception qu’ont les gens de l’inflation”, poursuit-il.

Pour preuve, les Canadiens estiment actuellement que la hausse des prix s’élève à près de 5 %, selon un sondage de la Banque du Canada. Mais en fait, l’inflation a à peine atteint 1,6 % au Canada et 1,3 % au Québec en septembre.

Changements d’habitudes

Les chiffres officiels montrent qu’en général, les salaires ont augmenté à un rythme plus rapide que l’inflation. Mais évidemment, ce n’est pas le cas de tout le monde. La situation est par exemple difficile pour de nombreux jeunes propriétaires qui ont vu leurs versements hypothécaires monter en flèche.

« Chez Option Consommateurs, on voit maintenant des gens avec des revenus familiaux de 100 000 $ ou plus, des gens très endettés et qui ont de la difficulté à ajuster leurs habitudes de consommation », souligne Carlos Castiblanco, économiste de cet organisme.

Carlos Castiblanco

Consommateurs d’options photo

Pour rééquilibrer leur budget, plusieurs ménages ont choisi de couper dans des services non essentiels comme l’aménagement paysager ou le déneigement, affirme-t-il.

Ulrike Malmendier, professeur à l’Université de Californie à Berkeley, a étudié les impacts à long terme des bouleversements économiques. Elle a découvert que des épisodes de forte inflation pouvaient laisser des « cicatrices », suffisamment pour modifier le comportement de certains consommateurs pendant de longues périodes, notait récemment le rapport. Le journal Wall Street.

Bref, on n’a pas fini de voir des BMW chez Maxi et Dollarama.

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