L’enquête sur les causes de l’incendie de Notre-Dame est alimentée depuis plus de cinq ans par de nombreux rapports techniques et certains rapports sont toujours en cours, mais elle n’a pour l’instant abouti à aucune mise en examen.
En avril, la procureure de Paris Laure Beccuau déclarait, à l’occasion du cinquième anniversaire de l’incendie, que « toutes les hypothèses, y compris celle d’une intervention humaine à l’origine de cet incendie, [étaient] exploré depuis le début des investigations. »
“Mais il est vrai que plus les recherches se rapprochent du lieu d’origine de la catastrophe et plus les résultats des analyses arrivent dans ce dossier, plus la piste accidentelle est privilégiée”, a-t-il souligné.
Le premier magistrat a également évoqué le nouveau rapport demandé par les juges d’instruction en 2023 “qui cible ce qui a été retrouvé dans les décombres, le point de départ de l’incendie et les infrastructures techniques existantes dans la cathédrale”.
Ces analyses “ont été réalisées, mais compte tenu de l’aspect extrêmement technique, les juges d’instruction ont demandé un résumé”, a-t-il précisé, qui sera “réuni pour voir s’il est possible de connaître une cause possible de l’incendie”, a expliqué le procureur de la République. . . “”
A la demande de l’AFP cette semaine, le parquet de Paris a précisé que l’enquête était toujours en cours, ajoutant : « Le juge d’instruction a ordonné une expertise demandant une modélisation 3D du départ de la flamme à partir des images prises lors des événements. Cette modélisation nous permettra de comparer les différentes hypothèses. »
“Pas de frais [inculpation] “La plainte n’a pas été prononcée” jusqu’à aujourd’hui, a indiqué le procureur, tandis qu’une Source proche du dossier a indiqué que la fin de l’enquête approchait.
A l’issue des enquêtes préliminaires, avant la saisine du juge d’instruction, le procureur de Paris de l’époque, Rémy Heitz, indiquait privilégier la piste accidentelle, évoquant un mégot de cigarette mal éteint ou un dysfonctionnement électrique.
Depuis, rien ne semble étayer la piste criminelle.
“L’année dernière, toutes les zones ont été récupérées” sans toutefois révéler “de nouveaux éléments susceptibles d’être exploités”, soulignait une Source judiciaire mi-2023.
Pollution au plomb
Le 15 avril 2019, l’édifice, vieux de plus de 850 ans et célèbre dans le monde entier, alors en cours de restauration, a pris feu et a perdu la flèche, la toiture, l’horloge et une partie de la voûte, qui ont été détruites par les flammes.
Plusieurs failles de sécurité à la cathédrale ont été identifiées, notamment dans le système d’alarme du bâtiment – qui a contribué au retard dans l’appel des pompiers le jour de l’incendie – ou dans le système électrique des ascenseurs.
Ces dysfonctionnements ne sont probablement pas à l’origine de l’incendie, mais pourraient avoir permis aux flammes de se propager à l’intérieur du bâtiment.
Depuis mars 2023, la justice enquête également sur les conséquences potentiellement néfastes pour la santé de cet incendie mondial.
Aucune charge n’a été retenue dans cette enquête, également en cours, a indiqué le parquet de Paris.
“Aperçu”
Deux juges d’instruction parisiens ont ainsi été mis en examen sur la plainte déposée en juin 2022 par l’association Henri Pézerat pour la défense de la santé liée au travail et à l’environnement, par le syndicat CGT et par deux parents d’élèves, accusant les autorités de ne pas avoir pris toutes les précautions pour éviter toute contamination liée à la pollution au plomb provoquée par l’incendie.
Les plaignants s’inquiétaient de 400 tonnes de plomb, un métal lourd toxique, tombant au sol depuis le toit et la flèche en feu de Notre-Dame, soit “près de quatre fois les émissions annuelles de plomb dans l’atmosphère”, dans toute la France.
Les juges enquêtent donc sur l’éventuel danger dont ont été victimes tant les riverains que les exploitants qui ont récupéré le site, selon la Source judiciaire.
La CGT et l’association Henri Pézerat ont été entendues parties civiles.
Selon une autre Source proche du dossier, dans les deux instructions, le même juge est désigné pour « avoir un aperçu » de l’incendie et de ses conséquences.
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