Que reste-t-il du célèbre mur de Berlin ? Le 9 novembre, l’Allemagne célèbre le 35e anniversaire de la chute de ce mur, symbole de la séparation entre l’Est et l’Ouest, qui a duré 28 ans, de 1961 à 1989. La disparition de ces 155 kilomètres de mur a représenté un bouleversement pour les habitants. Pour recueillir les paroles et les souvenirs des témoins de cette époque, la Fondation du Mur de Berlin a lancé une initiative inédite : une de ses équipes sillonne la ville, avec un vélo cargo transformé en mini-studio, avec micro et caméra.
Devant la caméra, dans un quartier du sud-est de la capitale, Klaus Walter, 85 ans, est le premier à se lancer. Assis sur une chaise devant le centre social de Neuköll, l’ancien pompier berlinois raconte son 9 novembre : «Nous regardions la télévision et il y avait ce discours légendaire de Günter Schabowski qui disait que le mur était ouvert. Ce fut une vraie surprise ! Tout le monde était très content. On ne s’attendait vraiment pas à ce que le mur tombe… C’était un soulagement», se souvient-il.
Au bout d’une dizaine de minutes, le vieil homme s’arrête, heureux d’avoir pu partager ses souvenirs. Et de glisser, non sans émotion : «Même si cela fait longtemps, ça me touche toujours d’en parler. À la maison, j’ai des piles d’articles de journaux et de photos. Pour moi, c’est comme si c’était hier, vous ne l’oublierez pas. J’ai déjà 85 ans et un jour je ne pourrai plus raconter… Alors je trouve ça bien de faire ça, de laisser une trace de pouvoir partager ses expériences et ses ressentis.il glisse.
Le laboratoire mobile et son vélo cargo ont déjà visité une vingtaine de quartiers berlinois. Axel Klausmeier, directeur de la Fondation du Mur de Berlin, espère recueillir une centaine de témoignages : «Nous voulons entendre des personnes très différentes car il n’y a pas qu’une seule histoire. Un membre de la Stasi n’a évidemment pas vécu l’histoire de la même manière qu’un membre de l’opposition. Tout n’est ni noir ni blanc. Et cela fait partie de notre héritage. Nous n’aimons peut-être pas entendre certaines opinions, mais nous devons vivre avec.», se souvient-il.
Les cheveux verts coupés courts, Michaela, 72 ans, vient de terminer l’enregistrement. Elle est sur le point de remonter sur son vélo. “C’est une bonne chose d’expliquer ce qui est arrivé aux jeunes qui n’ont pas vécu cette période. Je suis témoin de l’époque et je trouve important de raconter cette période car l’école n’a pas toujours les moyens de le faire..
« Pour eux, il est peut-être évident de voir une Allemagne unie avec Berlin pour capitale, mais cela n’a pas toujours été le cas… »
Michaela, une habitante de Berlinsur franceinfo
Les vidéos seront présentées sur le site Internet de la Fondation du Mur de Berlin. Une sélection de témoignages sera également projetée sur les 1 316 mètres de l’East Side Gallery, le plus long pan de mur encore visible aujourd’hui.
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