La réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) a été intégrée dans la loi de transformation de la fonction publique votée en 2019. Afin de préciser les modalités d’application de cette réforme, une convention collective nationale a été signée le 11 juillet 2023. Le texte garantit aux agents en en cas d’arrêt de maladie ou d’invalidité, le maintien de 90 % de leur rémunération nette. Cette garantie s’acquiert via des contrats collectifs à adhésion obligatoire, dont la contribution incombe à l’agent et à la collectivité qui l’emploie. Cette dernière couvre au moins 50 % de la cotisation.
Selon la loi, du 1est En janvier 2025, 1,94 million d’agents territoriaux, salariés des régions, départements, communes et établissements publics, auront accès à une assurance groupe obligatoire financée pour moitié par leur employeur. Celui-ci couvrira l’incapacité, l’incapacité, l’invalidité et le décès, compensant ainsi la perte de revenus en cas d’interruption de travail.
Un obstacle demeure toutefois : aucun décret d’application n’a encore été publié. Toutefois, pour être pleinement efficace, l’accord doit être transposé dans la législation. « Nous bénéficions enfin d’un texte qui ouvre la voie à des contrats avec affiliation obligatoire à l’aide sociale pour les agents territoriaux. Il faut saisir cette opportunité pour leur offrir un cadre stable en matière de protection sociale complémentaire », souligne Robert Chiche, président de la mutuelle Territoria qui compte plus de 150 000 adhérents en protection (et 15 000 en santé) en 2024.
Une nécessité d’acculturation à l’assurance collective obligatoire
Dans le cadre des discussions entre les assureurs et Guillaume Kasbarian, nouveau ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique, le rejet ou le report de cette réforme du PSC n’a pas été évoqué ni aucun calendrier. Aucune précision précise n’a été annoncée par le gouvernement concernant le obligation de mettre en place des conventions collectives avec adhésion obligatoire pour les agents territoriaux. “Nous sommes dans l’incertitude mais la volonté est là et nous accompagnerons les communautés”, annonce Nicolas Piotrowski, directeur général de la mutuelle Territoria. Par ailleurs, le contexte budgétaire restrictif (5 milliards d’euros d’économies attendus par le gouvernement en 2025) oblige les collectivités à mesurer leurs marges de manœuvre financières. « Il faut revenir au dialogue social et à l’acculturation de l’assurance obligatoire dans les collectivités. Cela permettra un accord gagnant-gagnant entre les autorités locales et les agents », ajoute-t-il.
A la demande des organisations syndicales, une rencontre a été organisée avec Guillaume Kasbariaan, ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique, jeudi 7 novembre. « Cette rencontre sera l’occasion de se mettre d’accord sur des thématiques telles que l’action sociale avec la poursuite des travaux sur les CSP dans les fonctions publiques territoriales et hospitalières, son adaptation dans l’Etat, ainsi que les sujets liés au handicap », a indiqué le ministère dans son communiqué avant de recevoir les organisations syndicales.
Quand sera-t-il mis en œuvre ?
Notez qu’à 1est En janvier 2025, les contrats de retraite optionnels expireront. « Quand la transposition de cet accord sera-t-elle effective ? “, interpelle Hélène Guillet, présidente du SNDGCT. Dans le domaine de la réforme des PSC, le syndicat national des directeurs généraux des collectivités locales s’engage auprès des élus pour les aider à s’engager immédiatement sur la voie du contrat collectif avec affiliation obligatoire à la prévoyance pour leurs agents territoriaux.
Une incertitude à laquelle est également confrontée Sophie Le Port, secrétaire nationale de la fédération Interco CFDT. « La place de la CFDT dans les accords territoriaux doit être reconnue pour faire état des inquiétudes des agents de terrain, notamment sur la transposition de cet accord. En effet, nous sommes obligés d’expliquer à la direction générale de la collectivité où nous en sommes et malheureusement, nous ne savons pas si l’accord sera transposé ou non en 2025. Le gouvernement n’apporte aucune réponse pour le moment. proteste-t-elle.
« Les avancées majeures réalisées par le CPS en matière de santé et de protection sociale sont une bonne nouvelle. Cette protection se heurte encore à des incertitudes législatives, y compris dans le secteur privé. La mise en œuvre de ce système de protection sociale est importante. D’ailleurs, dans le secteur privé, on a aussi commencé par aborder le sujet du bien-être avant celui de la santé. C’est certes compliqué de gérer les incertitudes mais on peut tenir le bateau. Il faut juste que nous prenions tous le temps de nous habituer au mieux à ces nouveaux contrats d’assurance collective. Notre préoccupation majeure n’est pas le prix mais plutôt la suppression des anciennes couvertures incomplètes pour en créer de nouvelles avec de bonnes garanties. La nécessité est donc de préparer le dossier bien en amont pour pouvoir mener à bien cette démarche et maintenir une bonne intelligence dans le dialogue entre employeurs. – assureur – élu. Les ajustements de prix seront annuels à l’avance et nous pouvons les gérer », tergiverse Philippe Chou, président de Riskeo, un cabinet d’actuariat-conseil indépendant dédié à la protection sociale complémentaire.
Anticiper ce qui peut arriver
Même si aucun décret n’a encore été publié par le gouvernement sur l’application de la réforme du PSC, bon nombre de collectivités se sont déjà engagées. « De plus en plus de collectivités s’intéressent à ce système de santé et de protection sociale obligatoire. Au lieu d’attendre le cadre juridique du ministère, ils exploitent leur liberté d’administration pour agir de manière autonome. déclare Vincent Lescaillez, directeur général adjoint des ressources humaines et de l’administration générale de Bordeaux Métropole et président de l’association des responsables RH des grandes collectivités.
Depuis janvier 2024, Bordeaux Métropole a créé ses propres contrats locaux qui s’apparentent aux accords nationaux de la réforme PSC. La métropole bordelaise met en place des conventions collectives à adhésion obligatoire en matière de prévoyance et de santé. « Nous avons réussi parce qu’historiquement, nous avions déjà cette pratique de l’auto-assurance avec plus de 80 % de nos agents adhérant à des contrats d’assurance optionnels. » explique Vincent Lescaillez. « Les agents ont toujours été bien couverts pour le maintien de leur salaire en cas d’arrêt maladie (santé) mais pas pour les risques d’incapacité de travail, d’invalidité, d’incapacité ou de décès (prévision). Nous avons donc travaillé sur cette problématique dès 2021 afin d’ajouter des garanties fiables aux contrats de retraite de nos agents », ajoute-t-il.
« La création de nos contrats est une belle réussite », soutient Vincent Lescaillez. Les communautés se sont donc impliquées dans ce processus, tout comme les organisations syndicales. Quant à la direction des ressources humaines, au cœur du dispositif, elle voit l’opportunité de renforcer significativement sa marque employeur. « Trois points forts ressortent : la bonne gestion tripartite du dossier employeur/organisations syndicales/AMO (assistante à maîtrise d’ouvrage), la qualité de la couverture sociale avec une exigence sur le rapport garantie/prix, et le renforcement du dialogue social pour favoriser la création de ces contrats collectifs », conclut le directeur général adjoint de Bordeaux Métropole.
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