“C“Est-ce vrai que papa a fermé les yeux pour toujours ?”
Chaque matin, le petit garçon regarde la photo de son père et pose la même question. Chaque fois qu’il ouvre les yeux, Emilio pense aux yeux de son père qu’il ne reverra plus jamais. Et chaque matin, le cœur de Mélanie, sa mère, s’effrite un peu plus. « Ce n’est pas facile de dire à son fils de deux ans et demi : ‘“Papa est mort” “, elle respire doucement.
Elle devait le faire, mettre des mots sur l’accident qui “a plongé sa vie dans le néant, dans un trou noir” . Le 21 octobre, Eddy Buyle, son mari depuis trois ans, décède dans une collision entre sa moto et un poids lourd dans le tunnel de la Condamine, à Cantaron. Il avait 29 ans et “la vie devant lui”s’écrie sa sœur, Marine. Mélanie lui caresse la joue, ses doigts suivent le chemin des larmes, très délicatement.
Leur chagrin est un abîme.
“Il était souriant, protecteur, respectueux”
«C’était tellement brutal… Nous n’avions aucune nouvelle. J’avais essayé de le contacter à plusieurs reprises, remembers Mélanie, J’ai réessayé, réessayé : quelqu’un a répondu, ce n’était pas lui. C’étaient les pompes funèbres. J’ai reconnu la voix : c’était un collègue de mon mari, qui travaillait également chez Funecap à La Trinité. Il m’a dit : ”Mel, j’aurais aimé ne jamais avoir à dire ce que je vais te dire… » “
« Ils lui ont offert un enterrement très digne. Nous tenons à tous les remercier, ceux qui ont été là pour lui et particulièrement Patrick Robaut… »sourit Marine. Et les larmes recommencent à couler. “Arrêt, Mélanie insiste, il n’aurait pas voulu que nous nous effondrions. Il aurait aimé nous voir se remettre sur les rails, nous voir en live.
Ils se soutiennent. Tous deux ont eu son prénom tatoué sur leurs avant-bras… Ils l’ont dans la peau. Mélanie, sa femme et Marine, sa sœur.
Le premier raconte au compagnon “toujours positif, aimant, protecteur et dévoué envers ses amis qui lui rendaient la pareille : il était très aimé”. . Le second parle de l’enfance à Bendejun puis à Coaraze : « Eddy était un clown, il adorait faire tourner ses cahiers avec son doigt en classe. Il était très respectueux avec les professeurs mais ma mère était souvent convoquée. Mes parents sont dévastés… ». Et puis, elle se souvient : « Il adorait le cyclisme, le BMX. Les deux-roues étaient sa passion« . Elle s’assombrit : « Un jour, il nous a dit : ‘‘Si je meurs à moto, je mourrai heureuse.’ » Entre deux larmes, elle rit : « C’était un père formidable !. Mélanie est d’accord : “Mon dernier souvenir de lui vivant est un baiser à Emilio.”
Un pot pour la veuve
Emilio, le petit, qui devra grandir sans papa. amour, « famille et amis, très nombreux, très présents », aidez-les à se lever.
Il ne reste plus qu’à joindre les deux bouts. “C’est très difficile financièrement” dit modestement Mélanie. Marine l’aide : « Il ne lui reste plus qu’un salaire, le petit à augmenter. Il faut payer les funérailles, trouver un autre appartement”.
« Je ne peux plus vivre à Bedejun, où nous étions tous les trois si heureux avec mon fils. Tout me rappelle lui. Chaque meuble, chaque mur me rappelle Eddy. C’est trop dur. Pour l’instant, je vis avec mes parents”explique Mélanie, éducatrice auprès de différents enfants dans un institut médico-éducatif (IME).
Pour l’instant, elle survit, sur un fil. Elle a presque honte de parler d’argent. Marine la pousse : « Nous avons ouvert une collecte de fonds en ligneelle doit s’en sortir, pour elle, pour Emilio et en mémoire d’Eddy. Nous remercions tous ceux qui participeront et relayeront.
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