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pourquoi continuons-nous à compter quand Donald Trump a gagné ?

Donald Trump a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle au lendemain du scrutin, mercredi 6 novembre, alors même que tous les bulletins n’avaient pas été comptés. Ce vendredi 8 novembre, le résultat n’a toujours pas été donné dans l’État clé de l’Arizona.

Il y a près de 48 heures, Donald Trump était déclaré vainqueur de l’élection présidentielle américaine face à Kamala Harris. Pourtant, en ce vendredi 8 novembre, le dépouillement n’est toujours pas terminé. Vu de , il paraît étrange de proclamer un résultat alors que tous les bulletins de vote ne sont pas ouverts, mais aux Etats-Unis, le système électoral change la donne.

Un décompte qui prend du temps

En effet, Donald Trump avait conquis plus de 270 grands votants sur les 538 au total, au mercredi 6 novembre – au lendemain du scrutin – peu avant 12 heures (heure de Paris). C’est le parcours pour être proclamé vainqueur.

Mais ce vendredi 8 novembre, le processus est toujours en cours en Arizona. On ne sait toujours pas qui, de Kamala Harris ou de Donald Trump, a remporté les 11 voix électorales dans cet État clé, un État qui bascule facilement entre les camps démocrate et républicain. Seuls 74 % des bulletins de vote ont été comptés en Arizona, selon CNN.

Contrairement à la France, le dépouillement est très long aux Etats-Unis et il n’est pas rare qu’il prenne plusieurs jours. En 2020, il aura fallu plus de trois jours avant que Joe Biden franchisse le seuil des 270 votants face à Donald Trump.

C’est notamment la hausse du vote par correspondance qui ralentit le dépouillement. Comme le rappelle New York Timescela prend plus de temps car il comporte plus d’étapes : premièrement, des contrôles supplémentaires sont effectués pour garantir que l’électeur n’a pas également cherché à voter en personne.

Ensuite, ceux qui sont chargés de les compter doivent ouvrir les bulletins et les aplatir (car ils ont été pliés) avant de pouvoir les placer dans une tabulatrice pour les compter. Certains responsables militent pour l’autorisation d’ouvrir et d’aplatir les bulletins de vote à l’avance, mais cela n’est pas encore autorisé.

Le décompte a toutefois pris moins de temps qu’en 2020, lors de la pandémie de Covid-19, car moins de personnes ont voté par correspondance et les bureaux de vote ont acquis de l’expérience.

Si l’Arizona ne veut pas modifier le résultat de l’élection – Donald Trump compte déjà 301 grands électeurs – il est néanmoins obligé d’aller jusqu’au bout du processus. Le collège électoral, soit les 538 grands électeurs, doit être au complet le 17 décembre pour élire à son tour le prochain président.

Les 3 000 comtés du pays ont un délai préalable : ils doivent certifier leurs résultats officiels avant le 11 décembre. Certains États clés ont même des délais plus courts. La Géorgie, par exemple, doit certifier son décompte final avant le 22 novembre, tandis que le Michigan et la Pennsylvanie ont jusqu’au 25 novembre. Ces trois États clés ont également été remportés par Donald Trump : il a remporté au total cinq « swing states ».

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Si le décompte des voix est si long, c’est aussi parce qu’il n’a pas été demandé aux Américains de voter uniquement pour leur futur président. Dans plusieurs États, le bulletin de vote fait plusieurs pages car les électeurs américains ont dû se prononcer sur tout un tas d’autres sujets. A commencer par les membres du Congrès : tous les sièges de la Chambre des représentants sont renouvelés ainsi que 33 sièges de sénateurs.

Actuellement, 23 sièges représentatifs n’ont pas encore été officiellement attribués et le décompte est toujours en cours. CNN estime à 1 900 000 le nombre de votes restant à décompter, principalement en Californie. Les Américains ne savent pas encore si la Chambre basse sera contrôlée par les républicains ou par les démocrates. Même si le parti de Donald Trump semble sur la bonne voie : il a remporté pour l’instant 212 sièges contre 200 pour les démocrates. Il en faut 218 pour avoir la majorité.

La soirée électorale racontée par nos journalistes

Au Sénat, le sort est déjà scellé. Dès ce mercredi 6 novembre, le pays savait que la chambre haute tombait aux mains des Républicains. Le parti Grand Old dispose de 52 sièges sur 100. Le décompte des quatre sièges est toujours en cours. A noter que si les Républicains contrôlent l’ensemble du Congrès, Donald Trump disposera d’une grande marge de manœuvre pour faire passer ses réformes.

Dans plusieurs États, il était également possible de voter en même temps pour un secrétaire d’État, un gouverneur, un procureur général, un juge, des directeurs des services des transports ou encore des shérifs.

Tout cela sans compter les référendums locaux ou les propositions de lois ou de politiques locales. Dans plusieurs États, les habitants ont été invités à exprimer leur point de vue sur le droit à l’avortement.

 
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