Par
Emma Grivotte
Publié le
7 novembre 2024 à 18h14
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Tout a commencé lorsque le beau-père d’Anthony Boscher trouvé, dans son grenier, une photo et une couverture portant le nom de Clément Delahaye avec de nombreux documents, rassemblés à l’époque par la veuve du militaire, combattant de la Première Guerre mondiale, décédé en 1920.
Elle avait échoué dans cette même démarche d’obtention de la mention Mort pour la France. « Elle a fait la même chose que nous », remarque Anthony Boscher, habitant de Beuzeville (Eure).
Demande refusée
Il y a quelques mois, le trentenaire a déposé une demande afin que l’arrière-grand-père de sa femme, Marie-Laure Beautier, a reçu la reconnaissance à titre posthume.
Début octobre 2024, « nous avons reçu une décision défavorable de l’Office National des Combattants et des victimes de guerre au motif que notre demande ne remplissait pas les conditions fixées par l’article L.511-1 du code de l’armée », explique-t-il.
Cet article de loi indique que la mention « Mort pour la France » est attribuée aux soldats morts au front, mais aussi à ceux «décédé des suites de maladies contractées en service commandé en temps de guerre.
Tuberculose pulmonaire
Cependant, pour Anthony Boscher, Clément Delahaye est tombé malade pendant son service. Le tuberculose était courant chez les soldats et facilement transmissible, et selon luije respire des gaz toxiques au combat aurait affaibli les poumons de Clément Delahaye, favorisant le développement de la maladie.
« Selon le Bureau national des combattants, il est mort de maladie, mais cela n’est pas nécessairement lié directement au conflit. Nous disposons cependant de certificats médicaux qui montrent qu’il a été hospitalisé à deux reprises pendant la guerre, pour pleurésie (inflammation du poumon).
Tenace, Anthony Boscher, soutenu par sa famille, s’apprête à faire appel du refus de mention, ce qu’il doit faire devant le tribunal judiciaire de Lisieux. Il constitue un nouveau dossier.
« Avec les éléments en notre possession, il y a lieu de le réétudier », estime ce passionné d’histoire militaire. Il contacte de nouvelles personnes, comme le maire de Saint-Pierre-de-Cormeilles où est né Clément Delahaye.
Un devoir de mémoire
Le député RN Kévin Mauvieux est “le seul qui a bien voulu m’aider” en écrivant une lettre pour appuyer sa demande, et il a également reçu un petit soutien du député Christophe Blanchet (MoDem) du Calvados, département dans lequel le militaire vécu ses derniers mois.
La mémoire n’est presque plus transmise. Et là, on n’est pas loin d’être traité comme un numéro.
Lui et sa femme aimeraient voir le nom du soldat avec de nombreuses décorations, qui combattit à partir de 1914 et resta mobilisé jusqu’en 1919inscrit sur un monument. « Il est décédé six mois après avoir arrêté. »
S’il est reconnu mort pour son pays, l’Etat devra entretenir sa tombe. Anthony Boscher ne sait pas si ses descendants pourront percevoir « une pension résiduelle », mais en tout cas, « la famille ne veut rien recevoir du tout » sinon la reconnaissance de leur ancêtre.
Si son recours n’aboutit pas, Anthony Boscher est prêt à faire encore plus : «Je marcherai jusqu’au ministère des Armées donner mes papiers ! » projette le Beuzevillois atteint de spondylarthrite ankylosante. Présenté dans plusieurs festivals, le documentaire sur son combat de boxe sera prochainement projeté pour les collégiens de la Cidrerie.
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