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Réduire les émissions de gaz à effet de serre mais pas la croissance : la recette de l’AFD

C’est une idée consolidée et encore répandue aux quatre coins du globe. : Réduire les émissions de gaz à effet de serre nuirait à la croissance économique des pays et irait à l’encontre du progrès des sociétés. « C’est une légende urbaine !» déclare Atika Ben Maïd, directrice adjointe de la division Climat et Nature de l’Agence française de développement (AFD). Si l’on prend par exemple l’Accord de Paris sur le climat, il ne s’agit pas de promouvoir un quelconque retour en arrière, mais de suivre des trajectoires de développement sobres en carbone et résilientes. Autrement, nous signerions l’échec, il n’y aurait pas de soutien général. »

Adrien Vogt-Schilb, économiste à l’AFD, va encore plus loin : « Atténuer le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre est une opportunité économique et non un sacrifice demandé aux pays en développement, même s’ils ne sont pas des pollueurs historiques. La dernière étude à laquelle j’ai participé sur le sujet évalue par exemple l’intérêt de la 3-neutralité carbone 000 milliards de dollars pour l’Amérique latine. »


Lire aussi : Climat : encourager et soutenir l’implication citoyenne


L’AFD a fait de la lutte contre le changement climatique une priorité et œuvre pour soutenir des solutions permettant de l’atténuer tout en améliorant le bien-être des populations et la situation économique des pays dans lesquels elle opère. Voici sa recette.

Focus sur l’agroécologie

« Le premier levier d’une croissance bas carbone est d’augmenter les rendements agricoles, puisque produire plus de nourriture sur une même parcelle entraîne moins de besoins en terres et donc moins de destruction des écosystèmes et d’émissions de CO2.2avec des revenus plus élevés et une plus grande sécurité alimentaire »Spiega Adrien Vogt-Schilb.

Dans cette optique, l’agroécologie est désormais indispensable pour y parvenir en limitant le recours aux intrants de synthèse – qui mettent en danger la biodiversité – aux contextes qui le justifient. Cette technique agricole place la nature au centre d’un système de production vertueux : la diversification des cultures compatibles et complémentaires sur une même parcelle permet de mieux satisfaire les besoins de chacun tout en favorisant la biodiversité, elle-même précieuse pour réguler les maladies et parasites et permettant un meilleur renouvellement des ressources naturelles.

Afin de renforcer son soutien aux transitions agroécologiques, l’AFD a adopté une note de position sur le sujet en 2023. Cette année-là, les projets – en activité ou fermé – financé par l’AFD autorisé 631 000 exploitations familiales, responsables de 51 400 hectares de terres, à accompagner dans leur conversion aux systèmes agroécologiques.


Voir aussi : 5 projets d’agroécologie soutenus par le groupe AFD


Favoriser des déplacements moins polluants

Bus, métro, tramway, train, téléphérique, navette fluviale, vélo…, les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de nos transports sont innombrables et leur mise en œuvre entraîne bien d’autres avantages. : réduction du coût des déplacements, de la pollution de l’air, des embouteillages et des accidents automobiles, bienfaits pour la santé de l’activité physique ou encore moindre impact sur les écosystèmes et les services qu’ils nous rendent. « Chaque élément de cette liste peut facilement représenter un gain de 1 à 3 points de PIB dans la plupart des pays du monde »souligne Adrien Vogt-Schilb.

L’objectif de l’AFD est d’encourager le développement de villes vivables et inclusives, en investissant dans des systèmes de transports publics efficaces, en favorisant « modes actifs » (vélo et marche) et une meilleure connexion entre les différents modes de déplacement, ainsi que dans la gestion efficace du trafic routier qui doit être électrifié.

Entre 2021 et 2023, 22 Les infrastructures de transport financées par l’AFD ont été mises en service ou achevées, ce qui a permis d’améliorer l’accès aux transports 6,4 des millions d’habitants.

En Turquie, grâce à un prêt de 200 millions d’euros accompagnés d’une contribution de l’Union européenne de 15 millions d’euros, l’AFD accompagne la banque territoriale Ilbank pour financer des infrastructures de transports urbains dans dix villes et soutenir, par des subventions, la création ou l’actualisation de plans de mobilité urbaine durable (PMUD) et des études sur les aspects innovants de la mobilité (électrique, intelligente).

Développer les énergies renouvelables

Solaire, éolien, hydroélectrique : Ces sources d’énergie n’émettent quasiment pas de gaz à effet de serre lors de leur utilisation tout en fournissant désormais une électricité à faible coût. Ils sont donc idéaux pour remplacer les combustibles fossiles lorsque cela est possible. Selon Adrien Vogt-Schilb, « ces technologies ont déjà gagné. Un système solaire photovoltaïque produit de l’électricité qui peut soutenir l’activité économique avec une empreinte carbone nettement inférieure. »

L’AFD soutient actuellement 52 projets d’infrastructures d’énergies renouvelables en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. En 2023, les projets financés et réalisés ont créé 3 000 mégawatts de capacité de production d’énergie renouvelable et proposés à 203 400 l’accès des populations à des services d’électricité durables.

Le Groupe a notamment lancé plusieurs Programmes de Transition Energétique Juste (JETP) des acteurs locaux : État, entreprises publiques et privées, institutions financières, organisations non gouvernementales (ONG) et même société civile – où il mobilise l’ensemble de sa gamme d’instruments financiers selon trois fils conducteurs : soutien à la mise en œuvre de politiques publiques volontaristes et protectrices, promotion d’une planification et d’une gouvernance inclusives, soutien à la création d’emplois décents et soutien aux familles et aux territoires.

« Ces cinq dernières années, l’AFD a soutenu plus d’une quarantaine de projets de transition énergétique incluant un objectif spécifique sur le thème de l’équité. Nous opérons notamment en Afrique du Sud, au Vietnam, en Indonésie et au Sénégal à travers le JETP (Just Energy Transition Partnerships), une nouvelle manière de mobiliser à grande échelle la finance climat pour la transition énergétique, avec la justice sociale au centre des priorités. »explique Nicolas Guichard, chef de la division Energie de l’AFD.


Lire aussi : En Afrique du Sud, 300 millions d’euros pour soutenir une transition énergétique juste


 
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