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L’artiste suisse Daniel Spoerri, père du eat art, est décédé à l’âge de 94 ans

Il fut l’une des dernières figures emblématiques du nouveau réalisme, mouvement artistique fondé en 1960, dont il fut l’un des créateurs avec Yves Klein, Arman et Jean Tinguely.

Télévisions – Editoriale Cultura

Publié le 11/07/2024 11:37

Temps de lecture : 2 minutes

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L’artiste suisse Daniel Spoerri lors d’une exposition à Aschaffenburg, dans le sud de l’Allemagne, le 22 janvier 2010. (MARIO VEDDER/DDP/AFP)

Le plasticien suisse Daniel Spoerri, figure de proue du mouvement Nouveau Réalisme et créateur du concept de eat art, est décédé, ont annoncé les autorités du Centre Pompidou, mercredi 6 novembre 2024. Dans un message publié sur X, le musée d’art moderne et contemporain exprime sa tristesse : “Nous sommes profondément attristés par le décès de Daniel Spoerri, artiste emblématique et membre fondateur du nouveau réalisme.” Il a ajouté : « Son regard unique sur l’art, à travers ses ‘peintures pièges’ et ses assemblages inattendus, a su capturer l’instant, l’ordinaire et le surprenant. Son héritage continuera d’inspirer et d’inspirer.”

Né en 1930 à Galati en Roumanie, Daniel Spoerri est surtout connu pour ses natures mortes en trois dimensions, souvent liées à l’univers de la table. Le principe de son eat-art est simple : après un repas, il en préserve les traces (assiettes, couverts, restes alimentaires, emballages…) en les fixant sur un support, créant ainsi une œuvre.

En 1960, Daniel Spoerri fonde le mouvement du Nouveau Réalisme avec des artistes tels qu’Yves Klein, Arman, Raymond Hains et Jean Tinguely. Entre 1968 et 1972, il ouvre même un restaurant à Düsseldorf, en Allemagne, où les clients peuvent repartir avec une œuvre d’art en souvenir. Il a également créé la Eat Art Gallery, un espace où des artistes comme César, Ben et Arman exposent des œuvres comestibles, tandis que des peintres comme Pierre Soulages participent à ses banquets artistiques.

L’artiste tente cependant de se détacher de l’image de “l’artiste de la vaisselle sale”. Dans sa série “détromper l’oeil”il pose des objets réels sur des toiles ou des tapisseries chinées aux puces, interrogeant les frontières entre réalité et illusion. Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses rétrospectives à travers le monde, dont une remarquable au Centre Pompidou dans les années 1990. Plus récemment, en 2021, le Musée d’art moderne et contemporain (Mamac) de Nice lui a consacré une grande exposition.

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Daniel Spoerri, « Kichka’s breakfast I » est exposé au Museum of Modern Art de New York, le 20 janvier 2012. (LANDOV/MAXPPP)

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