Trois semaines après les intempéries qui ont causé d’importants dégâts dans plusieurs communes de Corrèze, l’heure est à la réflexion sur l’avenir. Les municipalités réfléchissent à des dispositions pour limiter les risques, lorsque ce type de catastrophe naturelle pourrait se reproduire.
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L’eau est montée en 10 minutes. « Elle a dépassé l’IPN [poutre] que vous voyez là. Ce qui fait que le flux a été multiplié par plus de 100. C’est incroyable »commente Christian Derachinois. Le maire de Lanteuil est toujours impressionné par l’intensité des inondations qui ont touché sa petite commune, près de Brive-la-Gaillarde en Corrèze, le 17 octobre.
Trois semaines après ce phénomène exceptionnel, le ruisseau de la Vianne est redevenu inoffensif et, au village, il est temps de penser à l’avenir. Les élus s’interrogent : quelles dispositions prendre pour limiter les risques si une telle catastrophe naturelle devait se reproduire ?
Il faut prendre le temps de voir quoi faire. La meilleure solution ne sera pas de lutter contre cela en travaillant, mais plutôt de s’adapter à la situation.
Christian DérachinoisMaire de Lanteuil
La municipalité va repenser son plan de prévention des risques d’inondation pour faire face “ces événements qui seront de plus en plus fréquents, comme on nous le dit”indique le maire. L’enjeu est de pouvoir alerter les riverains au plus vite. « La population doit s’adapter et nous aussi, mais sans jamais lutter contre la nature »» a ajouté Christian Derachinois.
En traversant le cimetière, les eaux ont détruit deux murs, dont un vieux de 200 ans. Celles-ci ne seront pas reconstruites, mais seront probablement remplacées par une clôture qui laissera passer l’eau.
Il faudrait créer des méandres pour que l’eau serpente et ralentisse le courant. Cela me semblerait plus cohérent que de vouloir systématiquement tout mécaniser.
Guillaume ChâteauEmployé municipal à Lanteuil
Tous les habitants de Lanteuil se mobilisent pour restaurer la ville endommagée. Quinze maisons et un restaurant ont été inondés. « Nous avons été touchés, mais quand on voit comment le cimetière a été détruit… Pour les familles, c’est terrible »commente Annie. Installée à Lanteuil depuis 1984, elle avait déjà subi une inondation en 1992 et s’inquiète “ça déborde”.
À une cinquantaine de kilomètres au nord de Lanteuil, la commune de Chamboulive a également été durement touchée par de fortes pluies le 17 octobre. La municipalité réfléchit déjà plus loin. Les travaux d’assèchement des sols et de revégétalisation devraient débuter d’ici une dizaine de jours.
« Nous allons réduire le volume des routes, faire des aménagements pour restaurer la nature en replantant des végétaux. Le sol sera traité pour que lorsqu’il tombe, l’eau pénètre à l’intérieur”explique Philippe Mulder, l’adjoint en charge des services techniques. Coût total de la rénovation : 500 000 euros.
Chamboulive et quatre autres communes de Corrèze (Dampniat, Lagleygeolle, Meyssac et Saint-Julien-Maumont) viennent d’être reconnues en état de catastrophe naturelle. Cette reconnaissance permettra une indemnisation des biens assurés. Lanteuil devrait y être le 12 novembre.
Selon nos confrères du journal Libération, la Caisse centrale de réassurance (CCR) a estimé «entre 350 et 420 millions d’euros le coût des pluies et inondations des 17 et 18 octobre dans plusieurs régions de France, dont au moins la moitié a été supportée par elle« . Dans lee 6e Rapport d’évaluation du GIEC publié en 2023, il prédit que «les impacts du changement climatique s’intensifieront à mesure que le réchauffement climatique se poursuit. Cela concerne : les températures extrêmes, l’intensité des précipitations, la gravité des sécheresses, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques rares.« .
Propos recueillis par Marie Le Bobinnec / France 3 Limousin
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