« Hier matin, Donald Trump a fait une promesse : élève-le Journal de Wall Street : “citoyens, je me battrai pour vous, pour votre famille et votre avenir” « . Alors oui, le quotidien new-yorkais veut y croire : « si le nouveau président y consacre sa prodigieuse énergie, il pourra réaliser de bonnes choses au cours des deux prochaines années. Mais s’il fait du règlement de comptes avec ses adversaires une priorité – ce qu’il a promis de faire pendant la campagne – il perdra son temps limité et son précieux capital politique. ».
« Donald Trump ressuscité, va-t-il se réinventer ? », fait écho Le Figaro à Paris. ” Les prochains mois diront si le vainqueur de l’élection souhaite renouveler son exercice du pouvoir pour marquer l’histoire ou si son appétit de vengeance est le plus fort. (…) Le candidat Trump a promis de régler ses comptes (…). Personne ne parie encore sur sa magnanimité ».
Un choix périlleux ?
Le New York Times ne se fait aucune illusion : « L’Amérique fait un choix périlleux », précise le journal. ” Donald Trump nous a montré au cours de son premier mandat et au cours des années qui ont suivi son départ qu’il n’a aucun respect pour la loi, et encore moins pour les valeurs, les normes et les traditions de la démocratie. Alors qu’il prend la tête de l’État le plus puissant du Monde, il est clairement motivé uniquement par la quête du pouvoir et la préservation du culte de la personnalité qu’il a construit autour de lui. ».
Mauvaise façon?
Dans le Washington Postles 13 éditorialistes du journal se succèdent pour un très long commentaire sobrement intitulé : « il est de retour ».
Un commentaire très sombre : « où trouver l’optimisme ? », demande une des plumes du Poste : « mon optimisme réside dans le fait que la Constitution perdure, il dit ; que, même si ces quatre années seront longues et terrifiantes, la démocratie sera meurtrie mais survivra ; que nous organiserons des élections libres et équitables dans quatre ans ; et qu’une majorité d’Américains reconnaîtront, quoique tardivement, que nous avons choisi la mauvaise voie ».
Un autre commentateur de Washington Post demande : « Trump fera-t-il certaines des choses qu’il a proposées ? Sans aucun doute, il répond. Mais après avoir été témoin de la pure incompétence qui a caractérisé son premier passage à la Maison Blanche, je suis sceptique quant aux propositions les plus radicales – rafles massives de migrants, pluie de punitions sur ses opposants, tarifs punitifs –. Il existe encore des garde-fous dans notre système démocratique et dans la tolérance du public face au chaos et au fanatisme. ».
Danger existentiel pour l’Europe ?
Enfin, en ce qui concerne l’Europe, soyez prudent, prévenez Le monde à Paris : « Les Européens gardent, à juste titre, un mauvais souvenir du premier mandat de Trump. La seconde sera encore plus périlleuse, dans un contexte où la guerre fait rage sur leur continent, menée par une puissance russe qui ignore toutes ses obligations internationales et fait preuve d’une agressivité croissante. Si Donald Trump arrête l’aide militaire à l’Ukraine et négocie avec Vladimir Poutine une paix favorable à l’envahisseur, les conséquences d’une telle issue iront bien au-delà du sort de l’Ukraine seule, affirme Le Monde : ils couvriront toute la sécurité du continent. Le risque de division, voire de fracture, de l’Europe face à une telle perspective est réel. Ce danger est existentiel pour l’Union européenne ; ses dirigeants doivent en prendre conscience, s’exclame encore Le Monde, et se préparer à y faire face, sans attendre l’entrée en fonction de Donald Trump – ils se font attendre ».
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