Mais derrière les propos rassurants, tout le monde a encore en mémoire les menaces lancées en février par le milliardaire américain : si vous ne payez pas plus, affrontez la menace russe.
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Outre un désengagement américain en Europe, ils craignent un ralentissement, voire un arrêt, du soutien militaire américain à l’Ukraine.
Donald Trump a dénoncé à plusieurs reprises les milliards dépensés par son pays pour aider Kiev, promettant de mettre fin à la guerre en 24 heures.
Mark Rutte insiste encore une fois sur le fait que ce ne sera pas le cas.
“Je sais qu’il comprend parfaitement et est d’accord avec moi que cette guerre en Ukraine ne concerne pas seulement l’Ukraine, mais aussi la sécurité et la sécurité future des Etats-Unis”, a-t-il déclaré il y a moins d’un mois après une réunion avec le chef ukrainien. le chef de l’État Volodymyr Zelenskyj.
Mais pour de nombreux diplomates, ces propos s’adressent en premier lieu à Donald Trump, notoirement sensible aux signes de reconnaissance.
Bref, l’inquiétude est réelle.
« Désagréable mais pas catastrophique » ?
“Il y a deux théories”, résume Camille Grand, ancien responsable de l’Otan et chercheur au Conseil européen des relations internationales (ECFR), interrogé par l’AFP.
Le premier ? “Ce sera comme la première fois, désagréable mais pas catastrophique.” La seconde ? « Nous sommes aujourd’hui dans un autre monde avec un entourage Trump fondamentalement trumpiste qui partage ses doutes sur les alliances, sur le soutien à l’Ukraine… ».
Et de rappeler un élément central : lors du premier mandat de Donald Trump « il n’y avait pas de guerre en Europe »,
“Si Trump entamait des négociations avec la Russie, ce serait une négociation qui ne serait pas fondée sur des valeurs et des principes, et cela pourrait conduire à une issue catastrophique pour l’Ukraine et pour l’Europe”, juge un autre ancien chef de l’Alliance atlantique.
« Si les Etats-Unis retirent leur aide, l’Europe ne pourra pas la remplacer immédiatement », rappelle un diplomate de l’Otan.
Face à cet éventuel retrait américain, certains alliés insistent sur la nécessité d’unité et de renaissance stratégique.
“Il va falloir trouver les moyens de travailler sur nos intérêts communs mais, fondamentalement (…), la réponse nous appartient”, a insisté mercredi matin le ministre français des Affaires européennes Benjamin Haddad.
Défis
Et il y a ceux qui voient même le retour du magnat de l’immobilier comme une opportunité de recommencer.
“Pourquoi avoir peur de Trump maintenant ?”, demande un diplomate européen à Bruxelles. “Ce sera difficile, mais au moins cela injectera un peu d’énergie dans l’Alliance.”
L’OTAN affirme également avoir répondu en partie aux défis posés par Donald Trump.
Il a repris la coordination de l’aide militaire à l’Ukraine, jusqu’alors aux mains des Américains, et souligne surtout régulièrement les efforts budgétaires des pays européens, accusés par le milliardaire d’être de « mauvais payeurs ».
Vingt-trois des 32 pays de cette organisation consacrent désormais 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires, alors qu’il y a dix ans ils n’étaient qu’une poignée.
Lorsque le Républicain prendra ses fonctions le 20 janvier, « il trouvera une Alliance plus forte, plus unie et plus importante », a assuré mercredi Mark Rutte.
« Les Européens sont plus sérieux » sur ce point, mais ils ne sont pas encore « prêts à assumer la majorité de la sécurité européenne et du soutien à l’Ukraine », rappelle Grand.
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