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comment la politique a échoué à Valence

Le calvaire des victimes de la région de Valencia constitue un cruel miroir pour l’Espagne. L’une des régions les plus riches du royaume se retrouve plus démunie face aux inondations que le Bangladesh lors de la mousson. Les travaux pharaoniques réalisés par le franquisme après le désastre de 1957 (1000 morts !), avec la construction d’un barrage et d’un canal géant ne suffisent plus. Le climat a changé, la modernité est balayée.

Dix jours après le drame, des milliers d’habitants restaient privés d’eau, d’électricité et de secours, malgré la mobilisation de l’armée. La classe politique montre l’étendue de sa négligence, obsédée par la recherche d’un bouc émissaire sur qui faire porter la responsabilité du désastre. Dans ce chaos, ils sont deux à faire face à l’adversité. Les gens qui se sont levés spontanément pour apporter leur aide. Et le couple royal, avec une dignité qui force le respect.

Bain de foule, bain de boue

Dans les heures qui ont suivi la catastrophe, le roi est apparu en uniforme pour exprimer ses condoléances et dire qu’il se tenait aux côtés de la reine aux côtés des personnes touchées. Aux Cortès, droite et gauche se battaient… L’opposition s’indignait de la poursuite des troubles parlementaires.

Il a fallu l’intervention du souverain pour que trois jours de deuil national soient décrétés.

Le gouvernement a contre-attaqué en accusant la région de Valencia d’avoir supprimé l’unité de secours d’urgence. Et qu’importe si ce Samu régional imaginé par la gauche, annulé par la droite, n’a jamais existé qu’en projet. Il a fallu l’intervention du souverain pour que trois jours de deuil national soient décrétés.

Les politiques fuient, le roi reste

Philippe II n’est pas un homme politique en campagne. Il ne s’est pas précipité à Valence au milieu des caméras. Au bout de huit jours, les réseaux sociaux ont commencé à dire que le gouvernement socialiste l’empêchait de venir. Y aller a fait taire la rumeur. Le problème, c’était d’y aller en compagnie du Premier ministre et du président de région. A Paiporta, l’épicentre du désastre, ils ont été accueillis par des cris de « Assassins ! »la foule enragée jetant tout ce qu’elle avait sous la main au cortège.

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Le souverain prenant dans ses bras un homme qui un instant auparavant criait sa rage

Le bain de foule s’est transformé en bain de boue. Les télévisions ont offert au monde entier un crime de lèse-majesté. Philippe II resta stoïque sous la bronca. Il refusa la protection des boucliers. Mieux : le roi et la reine, les larmes aux yeux, se rendirent chez les habitants. Le souverain prenant dans ses bras un homme qui, un instant auparavant, criait sa rage.

Pas de marché !

Le Premier ministre et le président de la région ont pris la fuite. Les autorités s’interrogeaient sur une éventuelle implication de l’extrême droite dans le déclenchement des émeutes. Le refrain d’une gauche aux abois…

Les socialistes se légitiment en rejouant constamment la guerre civile

L’année dernière, les socialistes du PSOE ont été battus aux élections municipales et régionales. Aux élections législatives, le Parti populaire de centre-droit et le parti plus conservateur Vox l’ont emporté avec 4 millions de voix d’avance. Mais c’est la gauche qui gouverne depuis six ans, en s’appuyant sur l’extrême gauche, les Basques, les Galiciens, et le soutien tacite des indépendantistes catalans. Le chantage des partis régionaux affaiblit de plus en plus l’État central. Les socialistes se légitiment en rejouant constamment la guerre civile. L’alliance entre les populistes de Vox et les libéraux du Parti populaire donne un ennemi à vaincre à tous les nostalgiques désireux de scander « Pas de marché ! »

Une classe politique en crise

Il faut ajouter l’indulgence accordée aux Basques peu repentis de l’ETA, la reconquête islamiste, les scandales de corruption, le dernier en date impliquant l’épouse de Pedro Sanchez. Résultat : 93% des Espagnols considèrent que leur classe politique est le principal problème du pays.

Ce raz-de-marée est plus grave que les inondations. C’est la démocratie exemplaire de l’après-franquisme qui se noie.

 
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