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Après la victoire de Trump, l’industrie pétrolière jubile

C’est officiel. Donald Trump reviendra à la Maison Blanche en janvier prochain. Une victoire très redoutée par tous les défenseurs du climat. D’autres se frottent déjà les mains : les compagnies pétrolières. Lors d’une campagne, le républicain a promis de multiples actions en faveur du secteur, après que l’administration Biden ait pris plusieurs mesures environnementales limitant le forage de puits de pétrole.

Élection présidentielle américaine : les prochaines étapes de Donald Trump

Selon plusieurs titres de presse américaine, l’homme d’affaires aurait même demandé à l’industrie pétrolière et gazière un soutien financier à hauteur d’un milliard de dollars lors d’un dîner organisé en Floride en avril dernier. En échange de ces fonds ? La promesse d’économies bien plus importantes, via une fiscalité avantageuse et une déréglementation du secteur. L’objectif affiché est de relancer la production. Il adopte ainsi le célèbre slogan de campagne du Parti républicain lors de l’élection présidentielle de 2008 : « Perce, bébé, perce ! » (que l’on pourrait traduire en français par « Avant, chérie, avant ! »).

Large soutien de l’industrie pétrolière

L’organisation Climate Power estime, de son côté, que les dons officiels des lobbies pétroliers et gaziers versés dans le cadre de la campagne de Donald Trump, ainsi qu’au Comité national républicain et aux comités affiliés, ont atteint plus de 75 millions de dollars (soit environ 70 millions d’euros). ). A eux deux, les puissants milliardaires Harold Hamm (Continental Resources), Kelcy Warren (Energy Transfer Partners) et Jeffery Hildebrand (Hilcorp Energy Co.) auraient payé, avec leurs épouses et leurs entreprises, plus de 15 millions de dollars (soit environ 14 millions d’euros), rapporte ainsi le New York Times, qui reprend cette étude.

Les 60 millions de dollars restants proviennent de sociétés minières, de sociétés d’ingénierie, de fonds spéculatifs et de sociétés d’extraction moins connues. Ce ne sont que des dons déclarés. Les dons versés à des organisations à but non lucratif ne sont généralement pas divulgués.

Si Donald Trump est loin d’avoir atteint son objectif d’un milliard de dollars, le pétrole et le gaz restent l’une des principales industries qui ont financé sa campagne, selon le groupe de surveillance OpenSecrets. Les montants alloués par cette industrie ne sont dépassés que par les lobbies conservateurs, eux-mêmes largement financés par les intérêts pétroliers et gaziers.

Levée attendue des restrictions sur les forages

S’il tient ses promesses, le nouveau président devrait très rapidement décider de torpiller les restrictions sur les forages dans la partie arctique de l’Alaska, mises en place par son prédécesseur. Il devrait également lancer des appels d’offres pour davantage de concessions pétrolières dans le golfe du Mexique. Autre mesure très attendue par l’industrie : la levée du gel temporaire des permis de nouveaux terminaux dédiés à l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL), introduit en janvier dernier par Joe Biden.

Avec un fort soutien de la prochaine administration américaine, l’impact de cette industrie devrait donc être significativement renforcé au détriment de tous les enjeux environnementaux. Déjà, sous l’ère Biden, et malgré sa politique climatique dont le lobby des énergies fossiles se plaint régulièrement, le pays n’avait jamais produit autant de brut. La production quotidienne s’élève désormais à environ 14 millions de barils de pétrole par jour.

Une production pétrolière déjà record

La révolution du gaz et du pétrole de schiste a propulsé les États-Unis dans une position extrêmement favorable. Alors qu’en 2010, ils ne représentaient que 9 % des parts de marché de la production mondiale de pétrole, ils détiennent désormais près de 20 % du marché. De quoi les catapulter au rang de premier producteur pétrolier. Même phénomène sur le gaz. En l’espace de 15 ans, les États-Unis sont passés d’une position de non-exportateur de gaz à celle de premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), devant le Qatar.

“Les Etats-Unis dicteront le rythme de la transition”, prédit TotalEnergies

Il ne sera toutefois pas facile de pousser encore plus le niveau de production pétrolière à un niveau supérieur. En effet, l’industrie devra réaliser de gros investissements : la durée de vie d’un puits de pétrole non conventionnel n’est que d’environ trois ans. De plus, ses gisements sont de qualité moyenne. « Les Etats-Unis ont une marge de progression, mais tout dépendra du prix »souligne Ahmed Ben Salem, analyste chez Oddo. Si le prix du pétrole sur les marchés est bas, et inférieur au coût marginal de la production américaine, il ne sera plus pertinent d’investir dans la production. ” Il n’est cependant pas exclu que l’Arabie Saoudite décide d’entrer dans une guerre des prix. », prévient Ahmed Ben Salem.

Pourquoi les valeurs pétrolières chutent-elles en bourse ?

Après s’être envolés à l’ouverture des bourses européennes, les cours des actions des majors pétrolières ont dégringolé en milieu de journée, perdant jusqu’à 2,2% pour le britannique BP et près de 3% pour TotalEnergies par rapport au point plus haut atteint peu après. 9 heures du matin Ce qui peut paraître contre-intuitif puisque Donald Trump soutient largement cette industrie.

« Au début, le marché était très rassuré. Il y a eu une sorte de « ouf ». Mais on peut alors supposer que le marché a anticipé une augmentation des barrières douanières, ce qui pourrait entraîner un ralentissement de la croissance économique mondiale et donc de la demande pétrolière.explique Ahmed Ben Salem, analyste chez Oddo.

 
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