Donald Trump résoudra-t-il la guerre en Ukraine, comme il le prétend ? « Sa relation avec Vladimir Poutine est assez surprenante »

Au cours de sa campagne, le nouveau président a expliqué à plusieurs reprises qu’il résoudrait le conflit russo-ukrainien s’il était élu, mais sans expliquer comment. Que peut-on désormais attendre de son mandat en ce qui concerne le conflit en Ukraine ?

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Vers une réduction des aides

Globalement, la politique étrangère n’a pas été très présente dans la campagne présidentielle américaine, »concentré sur les questions intérieures et les invectives. La Russie et la guerre en Ukraine ont été à peine évoquées», estime Julien Zarifian, professeur à l’université de Poitiers, spécialiste des Etats-Unis, et membre de l’Institut universitaire de France. Il est donc difficile de regarder dans une boule de cristal. Selon les informations fournies par son colistier James David Vance, Donald Trump tenterait d’imposer à l’Ukraine une paix qui prévoirait l’abandon, pour cette dernière, de la Crimée et sans doute des régions de l’Est sous contrôle russe, ou du moins d’une partie d’entre elles. Mais tout cela manque de précision.

Joe Biden a annoncé le 16 octobre une nouvelle aide d’un montant de 425 millions de dollars, qui s’ajoute aux 175 milliards de dollars déjà alloués depuis le début de l’invasion. Qu’en est-il de l’avenir de cette aide précieuse ? Pour le spécialiste, « Ce qui est sûr, c’est que la ligne d’une présidence Trump serait, par rapport à celle de Biden, bien moins celle d’un soutien fort à l’Ukraine, soutien perçu comme coûteux, inefficace, voire stérile.“

Donald Trump et Vladimir Poutine plus que jamais inséparables

Du côté de l’Union européenne, la position concernant le soutien à la défense ukrainienne n’a pas changé. “Nous traitons de faits, pas de déclarations. Nous sommes convaincus que les États-Unis, comme nous, ont un intérêt primordial à ce que l’Ukraine soit forte et souveraine. Nous continuerons à mettre en œuvre nos politiques […] pour une paix stable et juste en Ukraine», assure Eric Mamer, porte-parole de la Commission européenne.

Une meilleure entente avec le Kremlin ?

La politique du nouveau président sera-t-elle donc pro-russe ? Selon Julien Zarifian, «la relation entre Donald Trump et Vladimir Poutine est assez surprenant, visiblement teinté de respect, voire d’admiration, pour des raisons que personne ne peut vraiment expliquer. Mais comme l’a publiquement souligné le président Poutine, les sanctions contre la Russie étaient particulièrement élevées sous la présidence Trump.« Par ailleurs, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, le Kremlin a indiqué qu’il n’envisageait pas de féliciter Donald Trump, précisant que ce dernier serait jugé sur »des actions concrètes« .

« Du côté russe, même si le discours reste mesuré, voire ambigu, on peut penser que Trump a les faveurs du Kremlin.poursuit l’expert, néanmoins prudent. Il n’est pas garanti que l’élection du républicain améliore immédiatement les relations entre Washington et Moscou.“

« Poutine devait sortir le champagne. Mais pour Xi Jinping, une victoire de Trump est plus complexe à gérer. »

Dans une plus large mesure, les relations entre les États-Unis et la Russie resteront néanmoins «central et structurant», tant pour Washington que pour Moscou. Les intérêts entre les deux pays demeurent »profondément divergentes, qu’il s’agisse de l’Ukraine, du Moyen-Orient ou de leur vision de l’ordre mondial. En Russie, il est impossible de penser internationalement sans faire référence à « l’Occident », et donc aux États-Unis.“