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Rodez. Construire plus petit, une solution à l’explosion des coûts

l’essentiel
Alors que s’ouvre vendredi le Salon de l’habitat de Rodez, les mini-maisons et autres petites maisons individuelles semblent avoir le vent en poupe alors que les prix sont au plus haut.

Marché immobilier atone, hausse des coûts de construction, prix de l’énergie, taux hypothécaires… L’immobilier a connu des périodes plus favorables qu’au début de la décennie 2020. Pour autant, les professionnels ne se démoralisent pas et naturellement, les modes de consommation évoluent pour faire face à ce contexte et le Salon de l’habitat de Rodez, organisé du vendredi 8 novembre au lundi 11 novembre, en sera témoin. Parmi ces idées, vient celle d’optimiser l’espace, et de construire… plus petit !

Avec un exemple en la matière, le phénomène des « tiny house », littéralement « tiny house » dans la langue de Shakespeare. Et l’Aveyron ne fait pas exception à cette tendance. François Bousquet, patron de la société spécialisée Penates, basée à Quins, l’a bien compris. “Il y a notamment l’idée de faire face à la hausse des coûts énergétiques, mais aussi l’envie de se retrouver dans un espace plus petit pour passer moins de temps au travail ou au ménage”observe le fondateur de l’entreprise. En résumé, avoir une petite maison, profiter du plein air et gagner du temps. Toutefois, ce modèle de constructions démontables à coût maîtrisé – entre 45 et 55 000 euros constate l’intéressé – ne s’adresse pas à tout le monde. Du moins, en ce qui concerne l’idée d’en faire votre habitation principale, notamment du fait de sa taille, 20 m² de surface au sol maximum, avec des espaces optimisés par l’aménagement de mezzanines. « Certains l’utilisent pour investir. Ils en installent un tiny au fond de leur jardin et en profitent pour le louer, specifies François Bousquet. Pour d’autres, c’est le moyen d’installer un bureau ou un local sur leur propriété, tout en restant indépendant de leur habitation.

Maisons de 90 m²

Mais les constructeurs de mini-maisons ne sont pas les seuls à s’intéresser au développement de petites maisons. Dans un modèle plus classique, les maisons individuelles sont également considérées différemment pour le moment. « Aujourd’hui, on construit plus petit, c’est clair. Mais ce n’est pas à cause de désirs écologiques, c’est clairement dû à l’aspect financier.»estime Jean-Charles Carel, directeur de la société HC construction, basée à Druelle-Balsac. Ainsi, à l’heure actuelle, les maisons individuelles sont majoritairement construites sur une superficie allant de 90 à 100 m², alors que la moyenne conventionnelle se situe autour de 120 m². « L’objectif premier est de réussir la construction, notamment pour les primo-accédants où les exigences en termes d’apport financier sont importantes »poursuit Jean-Charles Carel. Dans un secteur particulièrement en difficulté ces derniers mois, nous nous adaptons, alors que les pouvoirs publics semblent actuellement plus favorables à la rénovation qu’à la construction, avec pour exemple la loi zéro artificialisation nette.

La paille comme isolant

Cependant, l’aspect écologique peut encore faire partie de cette démarche constructive. A mi-chemin entre la tiny house et la maison individuelle classique, Easypaille propose des modules à ossature bois isolés avec de la paille. « Ce n’est pas la taille qui compte, mais plutôt l’orientation que l’on donne à sa construction s’amuse Laurent Garrigues, créateur de l’entreprise. Son idée était de remettre au goût du jour ce produit agricole utilisé depuis la nuit des temps et de profiter d’une de ses vertus, son efficacité comme isolant. « Sur une maison de 120 m², il ne faut compter que 200 € de chauffage par an », se réjouit le créateur d’Easypaille, basé entre Rignac et Rieupeyroux. Alors, ce modèle représente-t-il l’avenir du logement ? « C’est déjà le présent !répond Laurent Garrigues. L’idée est de réduire les coûts d’exploitation sans augmenter les coûts de construction, c’est dans l’air du temps.» En espérant tout de même que 2025 soit une année favorable, avec la poursuite de la baisse des taux d’intérêt.

Maisons écologiques : le développement basé sur les produits biosourcés s’impose

Ne lui parlez pas de briques et de parpaings, il n’y croit plus. Pour autant, Jean-Christian Luc continue de penser que le logement a un avenir. À la tête du magasin de matériaux de construction Maison Éco-naturelle, il mise sur la construction de maisons à base de produits biosourcés. Son leitmotiv : la fibre de bois, le chanvre et autres peintures naturelles plutôt que d’utiliser des produits conventionnels, moins respectueux de l’environnement. Et le sujet est dans l’air du temps. De nos jours, les gens accordent de plus en plus d’attention à la qualité du matériau, assure-t-il. Avec la hausse du coût des matériaux et de l’énergie, chacun recherche de la performance dans son logement. Son concept semble donc armé pour affronter le concept actuel, également marqué par des normes de construction toujours plus restrictives. « Celles-ci reposent sur une base scientifique et non politique. Aujourd’hui, nous devons repenser notre modèle. D’autant que ces produits sont fabriqués en et créent des emplois localement… »poursuit Jean-Christian Luc, qui croit fermement en une révolution dans ce secteur.

 
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