Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a annoncé ce mardi matin sur RTL avoir “initié une mission” de l’Inspection générale des finances (IGF) sur le sujet. « Achats de l’État ». Selon lui, « ce sont des montants considérables, et (leur) efficacité est une question de bonne gestion publique ».
L’idée est de « comprendre comment fonctionne ce mécanisme de centrale d’achat ». “Je veux optimiser pour que cela coûte moins cher aux contribuables”, a-t-il assuré, car “on ne peut pas demander aux Français de participer à l’effort collectif et en même temps ne pas être efficaces dans la gestion des fonds publics partout au service de l’Etat”. État”.
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2 Dans quel contexte s’inscrit cette sortie ?
Alors que le dérapage des dépenses publiques pourrait entraîner un déficit public de plus de 6% en 2024, le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier cherche des solutions pour redresser les finances. Elle s’est fixé pour objectif de réduire le déficit public à 5% l’an prochain, et à 3% en 2029, limite tolérée par Bruxelles.
Le gouvernement Barnier vise donc 60 milliards d’économies (2% du PIB) pour la seule année 2025, dont 40 milliards de réductions de dépenses. Alors, forcément, les sommes déboursées dans le fonctionnement des administrations seront scrutées.
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3 Pourquoi parle-t-il de sommes considérables ?
Une enquête publiée fin octobre dans Le Parisien évalue la facture annuelle (pour les collectivités, hôpitaux et autres administrations) à… plus de 150 milliards d’euros en 2023. Et constate que dans les magasins, les articles (stylos, chaises, etc.) bien moins cher que l’équivalent proposé dans les catalogues des centrales d’achat de l’Etat.
Le quotidien révélait par exemple que le stylo BIC 4 couleurs pourrait coûter 2,26 euros TTC dans un de ces catalogues, contre 1,59 euro dans un hypermarché. Autre exemple, avec ces chaises à 68,68 €, commandées chez un fabricant français, que l’on retrouve avec les mêmes caractéristiques à 14,99 € pièce chez une marque suédoise bien connue.
Une habitude qui ne manque pas d’interpeller le ministre Laurent Saint-Martin sur RTL : “Quand on voit des achats de fournitures de bureau (…) être payés plus cher que ce qu’on pourrait avoir si on les achetait nous-mêmes au supermarché, ça pose question.”
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4 Pourquoi est-ce parfois plus cher ?
Le Code des marchés publics, destiné à prévenir toute corruption, impose aux collectivités locales un cahier des charges parfois strict. Au-delà de 40 000 € d’achat, un appel d’offres ou une centrale d’achat est nécessaire. Un environnement qui peut impliquer un mauvais rapport qualité/prix.
Car dans ce contexte, les contraintes pèsent : « Très souvent, les entreprises qui vendent aux pouvoirs publics profitent beaucoup car elles doivent investir dans la masse salariale pour répondre à la lourdeur des démarches », estime François Geerolf, économiste au Parisien. l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
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5 Quelles économies sont possibles ?
Un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) d’octobre 2023 cité par Le Figaro évoque jusqu’à 10 % d’économies possibles sur les seuls achats communautaires, soit près de 5 milliards d’euros. Il ne s’agit pas d’économies « réellement réalisables », mais d’un « ordre de grandeur » plafonnant les « approches d’optimisation des dépenses ».
Les collectivités, dont les communes qui représentent 40% des achats, ont néanmoins souligné, selon l’IGF, “leur besoin de professionnalisation en la matière”, qu’il s’agisse de “la mutualisation” des bonnes pratiques (recours à des centrales d’achats communes, achats groupés ) ou « recours à des conseils extérieurs ». Enfin, l’IGF a également insisté sur le fait que des « stratégies ponctuelles de non-achat » pourraient également donner des résultats.
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